Le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, a annoncé lundi un "doublement des budgets alloués" à l'équipement des services de renseignement militaires, lors d'un colloque sur "la nouvelle politique de défense et de sécurité nationale".
Rappelant que le renseignement avait été érigé en priorité stratégique par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale publié en juin, le général Georgelin a souligné que cet "effort (...) permettra de réaliser des programmes majeurs".
Le plus haut responsable des armées après le président de la République a évoqué les "satellites et radars, mais aussi l'acquisition d'un certain nombre de drones ainsi que de systèmes d'écoute et d'imagerie".
Selon le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, de l'état-major des armées, ces crédits d'équipement qui s'élèvent "à quelque 500 millions d'euros annuels", seront doublés "d'ici à 2017". Ils concernent également "les études sur les équipements du futur", a-t-il précisé.
Lors du même colloque, le coordonnateur national du renseignement à la présidence de la République, Bernard Bajolet, a évoqué la création de "700 emplois supplémentaires" dans les "services" au cours de la période 2009-2014.
"C'est assez exceptionnel dans le contexte budgétaire que nous connaissons", a-t-il souligné.
Le projet de budget 2009 prévoit dès à présent la création de 140 nouveaux emplois pour la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, renseignements extérieurs).
Présentant le Livre blanc, le 17 juin, le président Sarkozy avait promis un "effort massif" en faveur de l'ensemble des services de renseignement français.
Selon le schéma retenu à l'époque, les crédits consacrés aux seuls satellites militaires, qui ont atteint 380 millions d'euros en 2008, devaient être doublés d'ici à 2020.
Parmi les priorités stratégiques arrêtées par le Livre blanc, la "fonction connaissance et anticipation", autrement dit, le renseignement, a rejoint les quatre piliers traditionnels de la défense (dissuasion, protection, prévention et intervention).
La communauté militaire du renseignement réunit la Direction du renseignement militaire (DRM, 1.800 personnes dont 1.400 militaires) et la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD, 1.400 agents, dont trois quarts de militaires). La DGSE compte près de 4.500 agents (3.200 civils, 1.300 militaires).