En fait on veut nous faire croire qu'il s'agit d'une simple crise de liquidités alors qu'il s'agit d'une crise de solvabilité.Ce qui est beaucoup plus grave, car cela veut dire tout simplement que le système n'est plus viable. Une crise de liquidités est temporaire, une crise de solvabilité est structurelle.
Pour éradiquer la faim dans la monde cela coûterait environ : 50 milliards de dollars. On n'a jamais réussi, à ce jour, à trouver cette somme. En revanche, pour sauver les spéculateurs et leurs grosses bêtises, on a réuni, en un week-end, 1700 milliards d'euros ! Et ce n'est qu'un début.
Pour comprendre cette crise un seul chiffre, que vous n'entendrez dans aucun journal télévisé : le fondement de la bourse c'est l'aide économique aux entreprises. Or aujourd'hui cela ne représente que 2% des échanges ! Le reste, soit 98 % c'est de la pure spéculation ! Jean Marc Sylvestre, la voix inaudible du marché, ne vous expliquera jamais cela. Avec lui, et ceux de son espèce, quand ils ont fini de vous répondre vous ne savez même plus la question que vous avez posée.
Le mécanisme de la spéculation : en fonction du fameux taux directeur de la banque de France, qui est descendu jusqu'à 1 %, avec 100 euros les banques pouvaient créer 10 000 euros de crédit ! Et elles ne s'en sont pas privées ! Elles ont abusé de ce procédé et on leur a donné largement l'occasion de jouer avec les hedge funds (fonds pourris) ou les subprimes (prêts hypothécaires) Rentabilité maximum mais, la réalité l'a démontré, et comme toujours en bourse ; risque maximum.
A quoi il faut ajouter le système des commissions pharamineuses octroyées aux traders. Ils ont tout intérêt à faire monter la sauce ! Ils sont payés au pourcentage!
Il était bien prévu qu'en échange des fonds énormes qui leur sont attribués les banques et le système boursier devaient s'amender. Et par exemple se préoccuper plus de l'aide aux entreprises et moins de spéculation. Les commissions aux traders devaient être réglementées. Etc.. Bien évidemment, rien de tout cela ne se fera. Pourquoi ? Parce que si on le faisait la bourse replongerait instantanément et les 1700 milliards d'euros n'auraient servi à rien. La bourse est basée sur la confiance et si vous lui rognez les ailes, comme c'est bizarre, elle perd toute confiance. On n'est pas sorti de l'auberge.
Le capitalisme financier (sauvage) a failli mourir. On vient de le sauver, à grand coups de milliards. Pour combien de temps?
A propos : Le libéralisme en revanche en a pris un sacré coup derrière les oreilles. Puisque sans l'intervention des états (naguère honnis) tous ces beaux messieurs pointeraient à l'Assedic. Croyez vous qu'ils vont en rabattre un peu? J'en doute. Tant il est vrai que chez ces gens là, monsieur, si on est contraint de nationaliser les pertes, on ne se gênera pas pour privatiser les profits.
En ce qui me concerne il me parait évident qu'une autre crise ne manquera pas de se reproduire tant qu'on ne fera rien pour s'attaquer aux causes mêmes des dysfonctionnements. Plus grave encore, je ne pense pas que le système financier actuel puisse s'améliorer en douceur, seulement avec des milliards. Les actionnaires sont habitués à des rendements de 15%. Croyez vous une seconde qu'ils ont changé et qu'ils vont se remettre aux placements de père de famille, à 5% maximum ?
Je pense qu'une grande crise emportera, un jour ou l'autre, tout le système, et que pour en sortir il faudra donner un grand coup de pied dans cette fourmilière, remettre la bourse et les boursiers à leur stricte place d'aide au financement des entreprises, interdire aux banques de spéculer ( ce n'est pas leur métier) et réglementer, une fois pour toutes, la spéculation, ce ver infâme qui ronge nos sociétés depuis trop longtemps.
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