Espelette. Joli petit village, que tous les touristes tombés du car (les mêmes qui le matin s’entassaient dans le train de la Rhune, voir note précédente), aiment à visiter :
1. Parce-que la guide a des accointances avec un commerce à tout faire local, et touche sa comm’ dès que Léon et Adèle repartent avec l’huile au piment d’espelette, le pâté de canard au piment d’espelette, le piment d’espelette à faire sécher soi-même sur son balcon, le torchon avec un piment d’espelette brodé dessus made in China, etc.
2. Parce-que Jules et Pipelette, amis des deux précédents, leur ont dit d’aller à Espelette, parce-que tu verras là-bas y’a des piments qui sèchent sur les murs des maisons
3. Parce-que au moins on est vraiment sûr de rapporter la photo de tout le monde, c’est un peu comme la touréfel quand on monte à Paris, c’est bien une preuve qu’on y est allé, au Pays Basque.
Et le village s’offre le grand jeu. Joli et tout, je dis pas. Mais trop c’est trop. C’est un peu comme le sel de Guérande, que je pratique aussi allègrement en cuisine : à force de jouer sur le produit authentique à l’ancienne récolté à la main (lavée, au moins, la main ? allez, faites voir vos mimines !), on se sent gavé de marketing de base comme une oie au maïs en fin d’automne. Jusqu’à la caisse d’épargne et la poste qui arborent leurs piments rouge pétant. Cela dit, si les banques avaient placé leurs pépettes (qui, dans une ridicule mesure, sont aussi les miennes) dans des valeurs aussi sûres que le sel de Guérande ou le piment d’Espelette, la une des journaux serait peut-être un peu plus optimiste par les temps qui courent.
A part ça, le piment d’Espelette, c’est très bon. “J’en mets partout, sauf dans le café au lait”, dit une charmante dame de ma famille. Pareil pour moi, mais c’est uniquement parce-que je déteste le café au lait.
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