Toute la presse salue évidemment le chanteur de 70 ans, qui l’année dernière était encore sur scène, jusqu’à son malaise à l’été en Angleterre. Danseur à l’origine, il fait son premier hit en 1959 avec Eddy Perkins, Murielle, chez Coxsone Dodd. La collaboration ne dure pas très longtemps; c’est chez Treasure Isle, le label concurrent de Duke Reid, qu’Alton Ellis va devenir une star, avec des tunes comme Dancecrasher, Cry Tough, Ain’t that loving you, et Girl I’ve got a date. Il revient cependant chez Studio One en 67 pour signer son plus fameux titre, I’m still in Love, dont le dernier recyclage a fait un carton, celui de Sean Paul et Sasha.
A la mort de Coxsone, en 2004, les deux hommes étaient toujours en bisbille à propos des royalties. Alton Ellis faisait partie de ces artistes volés par le boss de Studio One. Alors que la chanson faisait un carton, lui vivait dans une pièce au fond de Trenchtown.
Il s’exile alors au Canada, puis en Angleterre définitivement à partir de 1973. On oublie souvent qu’il est à l’origine d”un des plus grands tubes du reggae, le riddim Diseases, base du tube de Yellowman Zungguzeng, samplé plus tard par KRS One, Notorious BIG, Tupac et Blackstar. Il retrouvera la gloire dans les années 90 grâce aux tournées européennes, et notamment en France, où il joue avec plusieurs backing-bands. On l’appelait Mr Soul of Jamaica, le nom d’un des ses albums essentiels.
Pour le plaisir, une petite vidéo d’Alton Ellis qui reprend Satta Massagana des Abyssinians.