Publié aujourd'hui sur Marianne2.fr.
Très discret depuis son arrivée au gouvernement, Éric Besson devait revenir sur le devant de la scène avec l'annonce, prévue hier, du Plan Numérique 2012... Raté : Nicolas Sarkozy l'a reportée pour cause de crise financière.
Mais qu'est devenu Éric Besson ? Celui qui avait joué un rôle de premier plan durant la campagne présidentielle en raison de sa démission de l'équipe de Ségolène Royal puis de son ralliement dans la foulée - ou presque - à un Nicolas Sarkozy qu'il avait pourtant qualifié quelques mois plus tôt de «néo-conservateur américain à passeport français», est peu en vue depuis son entrée au gouvernement, en mai 2007. Nommé secrétaire d'Etat chargé de la Prospective, de l'Evaluation des politiques publiques et du Développement de l'économie numérique auprès du Premier ministre, il avait essentiellement pour mission d'organiser les Assises du numérique, dont devait sortir le Plan numérique 2012 prévoyant l'accès à la TNT et au haut débit pour tous les Français. Ce plan devait être annoncé hier par Nicolas Sarkozy, mais la crise financière a tout gâché... Éric Besson devra donc attendre encore quelques jours pour que «son» plan de numérisation de la France soit dévoilé au grand public.
Ségolène l'obsède encore
De la même manière, le parti Les Progressistes, qu'il a créé en septembre 2007, n'a pas réussi à percer, à l'instar de La Gauche moderne de son collègue Jean-Marie Bockel, lui aussi fort discret. L'ancien «Monsieur Économie» du Parti socialiste, a tout de même lancé en septembre son blog, une nouvelle occasion de dire tout le mal qu'il pense de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. «De Ségolène Royal, j'essaie de parler le moins possible, écrivait-il au lendemain du «Ségo-show» du Zénith de Paris. Mais ce 27 septembre je suis une nouvelle fois stupéfait devant les images de cette « fraternité » mise en scène. Comme chaque fois lorsqu'il s'agit d'elle, je suis traversé de sentiments contradictoires. Je retrouve cette combativité, ce culot, cette capacité à se moquer du regard des autres pour tenter d'imposer sa façon singulière de concevoir l'action politique… Et je ne peux m'empêcher de sourire à ce « djeunisme » caricaturé et à ce nouveau recours à la posture victimaire qu'elle affectionne tant. Décidément, "elle est trop", pour parler comme son entourage.» Qu'il se console : Eric Besson aussi est «trop». Trop discret.
Roman Bernard
Criticus est membre du Réseau LHC.