Magazine Culture
UN PEU DE FATIGUE
4è de couv':
"Un jardin ahurissant, une vasectomie existencielle, un revolver presque burlesque et de la tendresse, beaucoup de tendresse.
Voici donc un électrocardiogramme. Celui du monde d'Edouard - amours déchus, amitiés tourmentées, famille trouble - et de sa désintégration.
Entre le présent et le passé s'entremêlent les voix du héros, de l'ami Michel, de la douce Simone et de l'ex-épouse Véronique, esquissant le portrait cynique mais sensible d'un homme et de son parterre.
Des dialogues percutants, des situations souvent excessives mais toujours justes et cet étonnant mélange d'humour et de gravité qu'apprendront à connaître ceux et celles à qui l'univers de Bourguignon ne serait pas encore familier.
Un roman corrosif et pourtant sentimental par l'un des écrivains les plus talentueux de sa génération."
J'avais une mauvaise intuition avec ce roman et j'aurais dû la suivre! En même temps, au moins j'aurais découvert cet auteur.
Un auteur québécois encensé par la critique, paraît-il délirant (ou j'ai mal compris), en tout cas, très bon, donc forcément, curiosité!
J'en prends un au hasard, je lis la 4è de couv' - le thème - pas convaincue - trop gnagna pour moi ("amours déchus, amitiés tourmentées", "ex-épouse" - ah oui, et surtout, "tendresse" (poils hérissés là)) - d'emblée ça commence mal - mais bon, auteur encensé, etc etc...
Je m'y attèle, essayant de mettre de côté mes préjugés par rapport aux thèmes et m'ouvrant autant que possible à cette découverte, mais dès les premières pages, je le sens mal mal mal.
Ton trop grave, trop sérieux, pour la légèreté on repassera, histoire trop centrée sur les petits problèmes existenciels du personnage, limite chiant à la film dramatico-tragique français avec des phrases du genre:
"... perte de l'espoir surtout, et l'apparition, comme un appendice de cette perte, du cynisme et de la désillusion."
(voyez l'ambiance...)
Vraiment si j'avais été dans une salle de ciné, je me serais levée en plein milieu (et même quart), mais là, s'agissant d'un livre, j'ai tenu jusqu'au bout (un certain respect vis-à-vis des livres... lol... enfin, surtout l'espoir d'un revirement de situation, d'une surprise au bout du long tunnel...)
A l'instar d'un des personnages ami du "héros", j'étais en fait énervée contre lui (et du coup, contre ce qu'il me faisait endurer à travers cette lecture):
"-Ta petite gueule, ton petit nombril... T'es pas tanné de nous faire chier avec ta petite personne? Tu crois que t'es le seul à peiner pour tirer ton épingle du jeu? Faudrait que la Terre arrête de tourner le temps que Monsieur retombe sur ses pattes?"
(précisément ce que je pensais et qui me donnais envie de lâcher l'histoire lol)
Aussi cette phrase que j'ai notée car elle évoque assez bien aussi mon ressenti par rapport à l'histoire (transposer "histoire" à "ils"):
"Ils ont débarqué dans notre première maison comme des barbares et ils ont tout saccagé avec leur amertume et leur désoeuvrement. Ils jettent leur triste vie à nos pieds et nous avons beau fouiller, examiner le tout, nous n'arrivons pas à nous choisir un seul objet de valeur."
(sensation de perdre mon temps en lisant cette histoire qui me jetait tristesse, "amertume" et "désoeuvrement" à la figure alors que j'ai rien demandé de tel moi!)
Alors oui il y a du cynisme etc mais ça ne suffit pas à relever l'intérêt de l'histoire (je parle pour moi évidemment - certainement que ce type d'histoires en intéressera plus d'un - et heureusement).
Déçue - et vraiment pas prête à lire d'autres romans de cet auteur, non pas à cause du style (rien à redire de particulier dessus d'ailleurs) mais bien à cause des thèmes que je suspecte ne pas être fait pour moi...