Non, pas Julia Margaret, mais Catherine Cameron, Norvégienne, à la Galerie Plume jusqu’au 29 novembre. Je ne sais s’il y a là un atavisme patronymique, mais certaines de ses photographies semblent marquées d’un certain flou romantique, d’une tendance au pictorialisme sentimental. On perçoit derrière ces photos une histoire à raconter, une invention, ce n’est plus tant l’image qui semble compter, un lit défait, une robe de dentelle blanche devant un mur délabré, que le renvoi à un imaginaire, à une fantaisie (Nothing stay the same).
Je préfère pour ma part des photographies plus directes, plus frontales, plus violentes, où l’apparence des choses s’impose, où la composition et la texture de la photo suffisent à occuper tout notre imaginaire. Ainsi de ce simple pommeau de douche avec les coulures ombrées sur le mur et cette absolue matérialité de la photo (Cold floor).
A mi chemin peut-être, cette main de vieille femme et
son reflet dans la table où est posée une tasse de café : pas d’effet, pas de flou, pas de pathos, simplement cette main décharnée, si belle, avec son alliance de veuve (Return postponed). Il est bien des manières de montrer la condition humaine, nos désirs et nos tragédies, et Catherine Cameron semble hésiter; mes préférences vont vers le dépouillement. Mais je dois dire que toutes ses photos sont d’une grande beauté, certaines simplement plus exigeantes, plus pures à mon goût.Photos courtoisie Galerie Plume.