Il est bien loin le temps – plus d’un siècle - où l’aile gauche du Parti radical, qui, depuis se les est faite rogner, revendiquait une extension de la démocratie directe.
Aujourd’hui, l’heure n’est plus à la promotion des droits démocratiques, mais à leur limitation. Il y a, à ma connaissance, au moins deux éléments tangibles de cette tentative de rationner des droits que nul autre ne conteste.
Premier exemple, qui va d’ailleurs nous conduire aux urnes le 30 novembre prochain, l’exclusion du droit de recours des associations en matière de protection de l’environnement et d’aménagement du territoire. Un excellent article d’Alex Dépraz y étant consacré sur Domaine Public, je ne m’étendrai pas d’avantage.
Le second exemple, et pas des moindres, est cette tentative du secrétaire politique du Parti radical démocratique vaudois de discréditer les partis politiques et les syndicats qui ont lancé le double référendum fiscal dans le canton de Vaud.
Pour le secrétaire politique, lancer un référendum est une «prise d’otage». Vous vous rendez compte : assimiler l’usage d’un droit politique à une prise d’otage donc à un acte terroriste !
Et le monsieur de justifier : «Les députés ont tranché: discussions terminées!»
C’est le pauvre Henry Druey, guide spirituel des Radicaux vaudois, qui doit se retourner dans sa tombe, lui qui avait soutenu, à la veille de la révolution, une Constitution plus démocratique, qui prévoyait le suffrage universel – masculin -, le référendum obligatoire en matière constitutionnelle et qui allait être à l’origine du droit d’initiative en matière constitutionnelle et législative et avait même proposé l’impôt progressif !
Non content de sombrer dans la métaphore terroriste, le petit secrétaire du grand et vieux parti se vautre dans la métaphore révolutionnaire et affirme : «Les adeptes du Grand soir ont frappé : ils lancent deux référendums.» À croire qu’il confond guillotines et stylos !
Si ce discours outrancier n’est pas du boniment, c’est que le PRD est devenu un parti d’extrême-droite.