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Anthologie permanente : Ossip Mandelstam

Par Florence Trocmé

Je me suis lavé, de nuit, dans la cour,
Le soleil brillait d’étoiles grossières.
Leur lueur est comme du sel sur la hache,
Le tonneau, plein jusqu’au bord, refroidit.
Le verrou est tiré sur le portail
Et la terre, en conscience, est rude.
De trame plus pure que la vérité
De cette toile fraîche, on n’en trouvera pas.
Dans le tonneau, l’étoile fond comme du sel
Et l’eau glacée se fait plus noire,
Plus pure la mort, plus salé le malheur,
Et la terre plus vraie et redoutable.

[1921]

Ossip Mandelstam, Tristia, dans Simple promesse (Choix de poèmes, 1908-1937), traduits du russe par Philippe Jaccottet, Louis Martinez, Jean-Claude Schneider, La Dogana, 1994, p. 47.

 

contribution de Tristan Hordé

Ossip Mandelstam dans Poezibao :
biobibliographie, extrait 1

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