Bon donc, je disais que parfois j’avais Line Renaud au téléphone.
Oui enfin finalement ça rend pas mes journées au boulot plus belles hein. Je sais pas si j’ai le droit de faire un duo téléphonique sur “Ma Cabane au Canada” avec elle, j’ai pas demandé au big boss.
Avoue que ce serait fendard. “Oui alors, Line, tu prends tout ça en voix de tête, rapport que sinon au téléphone on va rien entendre, et moi que fais les choeurs. Ouais, je suis balèze en “sha la la la”, t’as même pas idée ma poule, allez balance la sauce, deux secondes, je fous le haut parleur et je monte sur le bureau, et un, deux, un deux trois quatre!“.
Mortel.
Mais c’est pas tous les jours la Star Academy chez nous, et le reste du temps, faut bien l’avouer, on est des stakhanovistes de la glande. Sérieux, je serais payée à la production de glandage, je serais multimilliardaire.
Je serais Charles Bronson. Je passerais mon été sur la lune et on ferait des rave dans un cratère, et j’aurais déforesté les trois quarts d’une réserve naturelle africaine pour y construire une villa over-kitsch avec des Sphinx plaqués or.
P’têtre même que du coup je pourrais soudoyer Pierce Brosnan pour qu’il couche avec moi.
Ce serait grand.
Trêve de galéjade, en vérité je me fais juste chier. Et l’oisiveté étant chez moi à l’origine de très mauvaises idées, j’ai voulu devenir une victime de la société de la consommation.
Genre me transformer en oeuvre d’art vivante.
Soulever le débat. Faire polémique rien qu’avec mon corps, que dis-je? M’auto-ériger en allégorie vivante d’un mal-être contemporain.
Illustration.
La vérité, j’ai juste été bonne pour foutre de la manche longue pendant quatre jours.