Alors que la plupart des grands animaux se préparent à une longue hibernation, Monsoon opère sa mue spectaculaire vers un pop rock plus langoureux, sexy et percutant que jamais, offrant à l’automne son quatrième album, « The King of Eyes, Tits & Teeth ».
Monsoon a toujours cultivé un goût prononcé pour les univers extrêmes, mariant la voix lumineuse et inquiétante de Delphine Gardin avec les compositions tour à tour écorchées et vaporeuses de Joël Grignard. Leur collaboration de longue haleine a donné naissance à trois albums réalisés sous le sceau d’une farouche indépendance : « Monsoon » (2003), « Speak » (2004) et « The Weird Zoo » (2005). Célébrés par la presse nationale, Monsoon a arpenté les scènes de festival à gros calibre (Pukkelpop, Nandrin, Cactus), mais également celles du Paradiso à Amsterdam (en compagnie de P.J. Harvey), du Noord Festival à Tilburg, de l’Eurosonic à Groningen, et des clubs prestigieux de Berlin.
Fidèle à ce parcours rigoureux, le duo s’appuie depuis toujours sur des musiciens incontournables, forgerons infatigables d’un rock chauffé à blanc : Peter Vandenberghe (claviers), Laurent Stelleman (guitare), Cédric Guffens (batterie). Ici, la rencontre entre ces univers complémentaires suit un rythme plus tendu, plus rigoureux, et prend le temps d’accueillir des éléments nouveaux. Il en va ainsi du premier single, « Comic Strip Bubbles », où la voix corsée de Sacha Toorop roule en toute impunité aux côtés de Delphine.
Poétiques ou vénéneuses, les histoires contées par Monsoon sont taillées au ciseau et laissent une impression trouble d’ivresse et de douce hallucination. Avec «The King of Eyes, Tits & Teeth », Monsoon délivre un album contrasté, mais resserre considérablement son propos : un rock anguleux et exalté, conteur d’histoire et sublimement dansant. Le chemin est toujours peuplé de créatures sauvageonnes, mais peu à peu apprivoisées, et c’est avec délice qu’ils sont désormais invités à ce bal burlesque et frénétique.