De Nathalie Martin qui poursuit ses recherches sur les Martin , voici un message touchant :
Bonsoir Rosette , Merci pour les nouveaux commentaires sous les cartes postales anciennes. En ce moment mes journées ne sont rythmées que par Ampus : je relève quasiment toute la journée ses registres d’état civil, lis le Toupin quotidiennement et ce week end, l’imprévu est venu conforter le tout : en visite chez mes parents à Dragui, j’ai étalé l’arbre généalogique des MARTIN sur la table. J’y avais pointé tous les habitants de la Bastide Neuve (travail en cours). Ce hameau commence à apparaître sous son nom actuel à partir du recensement de 1891. Avant, ce toponyme n’existait pas : les habitations faisaient partie du quartier du Plan. La Bastide est donc neuve depuis 117 ans… Bref, mon père m’a proposé de m’y emmener… J’avais bien en tête vos images , mais je ne me représentais pas la beauté des lieux : cette étendue de champs, ces chênes centenaires, cet éclairage… et puis le hameau : je l’imaginais moins “esquiché”*, je pensais qu’il y avait plus d’espaces entre les habitations. Mais mon père comme moi n’avons pas osé déranger en y allant à pied: nous l’avons donc contourné , puis photographié du Moulin vieux (quelle merveille cette bâtisse et surtout quel gâchis de la laisser tomber en ruines…). Bref, voici une vue générale de la Bastide neuve. Pendant que je prenais la photo, Raymond est passé en voiture…
Mais le clou de l’émotion fut la halte au cimetière sur la tombe de mon arrière-grand-père André, qu’une histoire de famille “débile” nous a empêché de connaître. Mon père était extrêmement ému et je me suis fait la promesse d’effacer son anonymat en faisant graver les noms, prénoms et dates de cet arrière-grand-père que j’ai dû croiser à Draguignan sans savoir que c’était lui…
Voilà Rosette, la teneur de mon message est un peu nostalgique, le prochain sera gai, promis !
Je vous embrasse.Nathalie
esquiché* :J’aime ce mot très imagé. Je l’ai toujours entendu utilisé à la maison. Je n’aimais pas du tout lorsque ma mère disait qu’il fallait “s’esquicher” devant telle personne plus riche ou mieux placé dans la société. Je trouvais cela révoltant. Je ne suis pas de tempérament à “m’esquicher”. Voici la définition du Grand dictionnaire universel du XIX° siècle , je trouve :« ESQUICHER v. n. ou intr. (è-ski-ché - provenç. esquichar, presser fortement, s’esquichar, se faire petit pour passer en un lieu étroit). Jeux. Donner sa carte la plus faible pour éviter de prendre la main. On dit aussi S’ESQUICHER.Fig. Rester neutre dans une discussion, ne pas avancer son opinion de peur de se compromettre : il a senti la difficulté, et il S’EST ESQUICHE (Acad.) » Il reste dans les Larousse jusqu’à 1948. On le trouve également dans les dictionnaires de l’Académie Française à partir de 1789 et quelques années plus tard comme verbe réfléchi. Esquicher est présent dans le Petit Robert de 1967, toujours avec la mention “dialectal”. Mais le 10 mars 2004 , je l’ai entendu deux fois dans l’émission de Stephane Bern avec le sens “serrer, presser”. Il semble donc qu’ esquicher est en train de passer dans la langue française.”Pour en savoir plus sur la langue provençale , cliquez.Pour mieux connaître F Mistral , c’est ici.