Un ordre nouveau pour le bien-être collectif

Publié le 13 octobre 2008 par Jespada

Je veux aujourd’hui partager avec vous une vision beaucoup plus macro du bien-être à travers une idée qui va vous faire sursauter.

Pourquoi tout à coup une vision macro contrairement à tous les articles précédents qui se concentraient sur l’individu et, principalement, sur l’état d’esprit spécifique que ce dernier doit avoir pour espérer pouvoir atteindre un bien-être salutaire et quasi permanent dans la société ?  Tout simplement parce que tout individu évolue au sein de communautés (quartier, municipalité, région, province ou pays) qui influencent grandement son état d’esprit. Il incombe ainsi aux dirigeants de ces communautés d’agir pour le bien-être des citoyens dont ils ont la responsabilité, la vision macro prend de ce fait tout son sens.

Mon idée, qui n’est pas nouvelle dans l’humanité et que vous aurez tout loisir de comparer à toute idéologie existante ou ayant existé, c’est l’égalité dans le capital-travail. C’est quoi ça ? C’est l’égalité salariale pour tous les métiers, ou professions, quel qu’ils soient ! Tout un programme n’est-ce pas ?  Pourquoi vouloir changer l'ordre établi ?

1-  Pour remettre de l’ordre dans les échelles salariales entre les métiers, ou les professions. Reconnaissons que les différences de salaires entre métiers et professions (et même à l’intérieur d’un même métier ou d’une même profession) ne veulent rien dire du tout, car elles ne reflètent ni les efforts, ni les responsabilités, ni la formation, ni la dangerosité, mais uniquement les luttes revendicatrices que chaque corps de métier, ou de profession, a pu faire ou ne pas faire dans le temps, ce qui a eu un impact sur les salaires des cadres dirigeants, des entrepreneurs, des hauts fonctionnaires, etc. 

2-   Pour réduire les tensions sociales (moins de jalousie, de frustration, de colère, de violence,…) dues aux inégalités salariales et économiques.

3-   Pour avoir des travailleurs, des employés, des professionnels, des politiciens, etc. qui aiment leur métier. Parce que le choix d’un métier doit être fait d’abord par rapport à l’épanouissement qu’il procure et non par rapport à l’argent qu’il apporte, ramenant ainsi une notion de bien-être au travail qui est très rarement évoquée de nos jours.

Un des problèmes de nos sociétés occidentales et capitalistes repose sur le rôle prépondérant de l’argent qui se veut être une source de réussite professionnelle et sociale avec, comme conséquence espérée, le bonheur. Or, nous le savons, le bonheur n’est pas dans l’argent puisque bon nombre de riches ne sont pas plus heureux que bons nombres de pauvres qui pourtant rêvent d’avoir autant d’argent qu’eux. L’argent ne doit plus être l’objectif principal des individus. Pour cela la société doit changer, les sociétés doivent fonctionner différemment, un ordre nouveau est nécessaire.

Par ses capacités et aptitudes naturelles chaque individu peut exercer un métier, ou une profession, dans laquelle il devrait naturellement pouvoir s'épanouir. En effet, ertains aiment diriger, d’autres ne pas avoir de responsabilités. Certains aiment les activités manuelles, d’autres les activités intellectuelles. Certains aiment travailler à l’extérieur, d’autres dans des bureaux. Certains aiment travailler avec le public, d’autres avec des objet ou des machines. Certains préfèrent travailler en toute autonomie alors que d’autres préfèrent travailler en équipe … Bref, notre société est faite pour que chacun trouve la place professionnelle qui lui convient car notre société a besoin des capacités et des aptitudes de tous pour fonctionner. Même si je pense que l’argent est nécessaire pour se procurer des biens que nous ne pouvons pas produire individuellement, ce dernier ne doit cependant plus être celui qui oriente nos décisions d’épanouissement professionnel et social. L’être humain et son épanouissement doivent se retrouver au centre de la société à la place actuelle du capital.

Ce principe d’égalité capital-travail vise plusieurs objectifs, mais le principal est de réduire les différences sociales issues de l’argent tout en conservant une société ordonnée et fonctionnelle :

1-   Orienter professionnellement les individus vers des métiers, ou des professions, parce qu’ils en ont les capacités, les aptitudes et surtout l’intérêt à l’exercer, et non plus parce que le salaire est attrayant. Parvenir à ce que le salaire ne soit même plus pris en considération dans le choix du métier ou de la profession car il est égal pour tous. Nous le savons que trop bien, un individu, qui exerce un métier, ou une profession, uniquement pour le prestige social (lié à l’argent) qu’il lui procure, déchante souvent de son choix, devient aigri et malheureux. Bon nombre de métiers, ou de professions, dits « bien payés » sont exercés parce que le salaire est la seule motivation, mais ils font souffrir autant celui qui l’exerce que ceux qui l’entourent (collaborateurs, fournisseurs, clients, conjoints, enfants, ….). Alors, il faut savoir ce que l’on veut : passer notre vie à se faire chier au travail pour l’argent ou s’épanouir ?

En égalisant les salaires pour tous les métiers et professions, il me reste à régler le vieux réflexe individualiste du retour sur l’argent investi dans l’apprentissage d’un métier, ou d’une profession. En effet, plusieurs proches m’ont dit : « personne n’ira étudier pour apprendre un métier si c’est pour gagner le même salaire qu’un métier qui n’a pas besoin d’études ! ». Ma réponse est que dans le principe d'égalité capital-travail les études sont prises en charge par la société, donc plus besoin d’attendre le salaire élevé pour rembourser le coût réel et le manque à gagner des études (d'ailleurs, depuis 1992, je ne suis même pas sûr qu’un tel objectif soit, de toutes façons, réalisable). De plus, il faut revoir la façon d’enseigner, la plupart des cours universitaires pourraient se donner aisément en moitié moins de temps. Enfin, je poursuis en disant que tous les métiers méritent un apprentissage qu’il soit fait directement sur les lieux de travail ou sur les bancs d’une école. Un métier, ou une profession, quel qu’il soit, ça s’apprend !
 

2-   Réduire la jalousie entre les individus. Avec l’égalité des salaires tout le monde doit être capable de s’acheter les mêmes biens ou d’épargner. Ceux qui n’y arrivent pas c’est uniquement par choix de dépenses personnelles ou de priorités. Dans tous les cas un apprentissage de gestion budgétaire individuelle pourra être fait puisque tous les individus partiront sur la même base salariale (si l’un y arrive avec le même salaire pourquoi pas l’autre?). La société devient ainsi une communauté apprenante.

3-   Réduire la notion de hiérarchie professionnelle ou sociale. L’individu étant ce qu’il est, ce dernier a besoin d’ordre et d’être guidé dans son travail et dans sa communauté, bref il a besoin de chefs, de leaders. Ces leaders auront le même salaire que les autres employés, ou citoyens, mais ils seront dans tous les cas nommés par eux (comme à l’époque des pirates !). De ce fait, les leaders pourront se retrouver destitués de leur rôle de chef dès que les employés, ou les citoyens, ne leur feront plus confiance. Et, pour garder son poste de chef, ce dernier, qui n’est pas chef pour l’argent, devra être transparent et faire participer les employés, ou les citoyens, aux prises de décision.

4-   Favoriser l’investissement dans le bien-être collectif. Tout le monde recevant un salaire identique, tout le monde contribuera à part égale aux services publics, l’impôt sera très simplifié et égal pour tous puisqu’il n’y aura pas de taux en fonction du niveau de salaire. Les investissements réalisés par un individu pour éviter des dépenses à la collectivité seront calculés en crédits d’impôt. Les individus qui investissent dans des projets créateurs d’emplois auront un retour sur leur investissement limité à deux fois le taux d’épargne unique garanti existant sur le marché. Par contre, si l’investisseur est aussi chef d’entreprise, et qu’il se rémunère en tant que dirigeant, ce salaire sera le même que pour tous les autres métiers, y compris celui de ses employés sans lesquels son entreprise ne pourrait pas fonctionner.

Voilà où j’en suis de ma réflexion sur le principe de l’égalité capital-travail qui repose sur l’égalité salariale des métiers et des professions, car dans notre vie en communauté nous avons tous besoin des uns et des autres, et que nous avons, par nature, plus de capacités, d’aptitudes et d’envie d'exercer un métier, ou une profession, plus qu’un autre métier, ou qu’une autre profession.
Jerry