Les arts martiaux de l’école Takeda, plus connue sous le nom de Takeda Ryu Sobudo, ont conservé l’aspect traditionnel lié à la formation des Bushi. La pratique d’un ensemble de disciplines martiales utilisant les armes (Kenjutsu, Iaijutsu, Battodo, Jojutsu, Shugijutsu, Shurikenjutsu) et la pratique à mains nues (Aikijutsu, Jujutsu, Jukempo), sont restées l’essence même de l’enseignement de cette école. Avant de poursuivre, il convient de souligner que le but de cette présentation n’est pas de dire ou laisser entendre que cette école est la meilleure. Il appartient à chacun de déterminer ce qui lui convient le mieux selon ses propres critères. Il s’agit plus de faire partager une expérience concernant la pratique d’un Budo : celui de l’école Takeda.
Historique du développement de l’école en Europe
La Takeda Ryu est représentée au Japon par Soke Hisashi Nakamura, qui prit la succession de son Maître Ichio Oba en 1959, après sa mort, et la direction de l’école. Il faudra cependant attendre 1988 pour que l’école soit introduite en Europe. Les représentants européens de la Takeda seront Roland Maroteaux (France) et Siegfried Kobilza (Autriche). En 1997, Senseï Roland Maroteaux est démis de sa fonction de représentant de l’école par Soke. Il crée alors son propre courant issu de sa synthèse personnelle : l’Aikigoshindo Takedaryu Maroto Ha. L’ISTB, l’International Society for Takeda Budo, dirigée par Senseï Siegfried Kobilza sera durant la décennie suivante la seule organisation représentante de l’école Japonaise, chargée de son développement ainsi que de la formation des professeurs et de la délivrance des diplômes. Courant 2006, suite à plusieurs incidents administratifs avec le Japon, l’ISTB décide de prendre son indépendance, et se dissocie ainsi de l’école Japonaise. C’est durant cette même période qu’un troisième groupe se crée, par l’intermédiaire de Senseï Nyborg et Richard Gillet (ancien élève de R.Maroteaux puis de S.Kobilza). Ceux-ci fondent ensemble l’ESR (European Sobudo Rengokai) et obtiennent, par suite du retrait de L’ISTB, la représentation de l’École Japonaise. D’autres personnes brigueront également l’exclusivité de cette représentation.
Pratique et éducation
Pour ce qui concerne la pratique, nous nous efforcerons de développer au mieux les aspects et les principes qui caractérisent le Takeda Budo. L’un des premiers points est la notion de Do et de Sobudo : l’ensemble des disciplines constitue un tout (Sobudo), c’est pour cette raison que nous présentons chaque élément distinct en termes de jutsu.
La pratique reste toutefois orientée sur la totalité des disciplines. La question récurrente conduit à se demander comment peut-on aborder autant de pratiques en quelques heures d’entraînements ? En fait, chaque discipline correspond à l’application de principes identiques, souvent le lien est fait (dans de nombreux styles ou écoles) entre la pratique au sabre et la pratique à main nue, il n’est pas rare de voir un enseignant de l’Aikikai démontrer une technique à main nue par une application aux armes. Dans le budo de l’école Takeda, le lien est permanent, chaque mouvement appris retrouve sa retranscription immédiate dans l’ensemble des autres disciplines, ce qui a pour résultat d’en faciliter l’apprentissage, et la compréhension. Ce que vous apprenez dans la pratique du bâton vient faciliter votre apprentissage en kempo, au sabre ou en aiki et réciproquement.
Les déplacements sont les mêmes, les mouvements sont identiques, la stratégie, bien qu’adaptée à la situation spécifique demeure similaire. Il s’agit bien là d’éducation. De ce fait, ma propre présentation à partir du sabre reste extensible à l’ensemble du Takeda Budo.
Kihon, Shiaï, Kata : une pédagogie du Budo
L’apprentissage commence par les kihons : mouvements de bases, que ce soit en ken jutsu, Iai jutsu, Batto jutsu. Ils visent à éduquer la posture, le mouvement, et l’esprit. Puis suivent les applications au travers des shiaï : combat à distance en Iai, ou au contact en Kenjutsu (où les techniques de projection, de désarmement, sont conservées…), visant à appréhender la stratégie, la vitesse, la distance, la prise de décision, avec des risques limités.
Enfin viennent les katas, où l’application trouve un autre sens, coordination, gestion de l’espace, visualisation, travail avec partenaire à distance réelle et vitesse réelles. Visant à éduquer le courage, le contrôle, la confiance, l’harmonie, il n’est plus de place pour l’improvisation. Le Batto Giri constitue une étape importante dans l’éducation du Budoka de l’école Takeda. En effet, mettre en application une situation concrète prenant fin par une ou plusieurs coupes, implique la gestion du stress, de l’humilité, du geste vrai, qui se retrouvent concentrées dans ce moment de vérité.
Contrairement à de nombreuses écoles de sabre, l’apprentissage en Iaïjutsu commence par pratique au Iaito, l’apprentissage par le bokken se fait en parallèle dans le cadre du kenjutsu, où les stratégies restent anciennes (possibilité de projeter, de désarmer, d’immobiliser).
L’Aïkijutsu à la base de l’enseignement
La discipline de base de l’école reste l’enseignement de l’Aikijutsu, c’est par là que commence l’éducation de l’élève, déplacement, posture, gestuelle, mental, et les notions de Zanshin, Ma aï, Ukemi, Sei shin, Kime…
Voici comment ces disciplines s’imbriquent entre elles et sont enseignées dans le Takeda Budo. C’est cette même pratique, identique qui est enseignée actuellement au Japon au sein de l’ISTB. L’une des spécificités reste qu’un élève reçoit quasiment la même formation dans une École de Takeda Budo. La volonté de conserver intact ce savoir traditionnel restant l’une des constantes du Takeda Ryu Sobudo.
Furinkasan
Takeda Ryu Sobudo
659 Chemin Saint Sébastien
13105 MIMET
Bouches-du-Rhône
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