Le vœu de Marina a été exaucé et c’est finalement devenu une affaire de famille. Valeria Bruni-Tedeschi rendait souvent visite à Marina en prison. Elle en a parlé à Nicolas, son beau-frère. Nicolas a étudié le dossier et a décidé. Vite, comme toujours. C’est Carla qui a porté la bonne nouvelle.
D’aucuns jugeront que la décision de ne pas extrader Marina Petrella est, une fois de plus, le « fait du Prince », et ils n’ont finalement pas tort. Ce qui est assez étonnant dans cette histoire, c’est que c’est une Bruni-Tedeschi qui en est le catalyseur alors que ses parents avec elle et sa sœur ont dû quitter l’Italie pour la France par crainte précisément des Brigades Rouges. On peut aussi se demander ce qu’auraient pensé la France et les Français si une telle histoire s’était passée en Italie avec … Nathalie Ménigon.
Condamnée en Italie à la réclusion criminelle à perpétuité pour des faits de terrorisme perpétrés au début des années 80, Marina Petrella s’était réfugiée en France en 1993 – où elle vivait à visage découvert - au nom de la «doctrine Mitterrand» accordant l’asile aux anciens terroristes italiens d’extrême gauche en échange de l’arrêt des violences. Doctrine très discutable au demeurant mais jamais remise en cause par les autorités sauf en 2004 où le gouvernement avait accepté d’extrader l’ancien activiste Cesare Battisti, condamné à perpète en Italie et réfugié en France depuis 1990. Celui a mis les voiles avant d’être arrêté et cela a bien arrangé la France où la contestation populaire était vive.
Je le dis sans honte : malgré le respect dû aux victimes et à leurs familles, j’approuve totalement cette « grâce présidentielle » pour raison humanitaire, d’autant que Marina Petrella a fait un trait sur son passé. Plus de vingt ans « après » il aurait fallu l’extrader, rendez-vous compte, alors que pendant ces vingt ans nul n’ignorait. Chacun est bien sûr en droit d’avoir une autre opinion.
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