« Passeport à l'iranienne » (JC Lattès) de Nahal Tajadod
310 pages
18 € 50
L'Iran c'est dans l'imaginaire commun des barbus, des azimutés de l'atome, des ayatollahs, des femmes voilées de la tête aux pieds, et des portraits de Khomeyni placardés un peu partout. Mais l'Iran n'est pas tel qu'on le décrit...
Nahal Tajadod est née dans ce pays et est venu s'installer à Paris à la fin des années 1970. Ce livre lui ouvre toutes grandes les portes de la littérature après son (très) remarqué Roumi le brulé en 2005, biographie romancée du poète soufi persan.
Basée sur une histoire anodine, l'œuvre nous montre un Iran au naturel, avec sa complexité et ses particularités. Car oui, en Iran, faire une demande de renouvellement de passeport relève du défi, de l'exploit. Des heures, des jours d'attente en bas des bureaux administratifs ; des cris et des pleurs face aux fonctionnaires habitués à cette scène quasi-théâtrale. Mais là n'est pas la seule trame. Car c'est un monde quasi-parallèle qui prend forme, fait de trafic de paraboles (interdites), de prohibition (alcool tout autant interdit), ou encore de bakchich qui passe de mains en mains.
Difficile vie que celle d'une Iranienne voulant venir dans la capitale française pour donner une conférence...
Un autre regard sur l'Iran, souvent drôle, émouvant et criant de vérité. Ce livre en ferait taire beaucoup, sans pour autant mettre de côtés les problèmes auquel est confronté le pays actuellement.