Encore un week-end où il fut difficile d'oublier la crise financière mondiale. La réunion hier des Européens a accouché de déclarations d'intention qui semble satisfaire les observateurs et Nicolas Sarkozy va encore se gonfler comme un paon en rut parce qu'il aura sauvé l'Europe, voire le monde ! Enfin, d'après lui, en tout cas !
J'ai toutefois relevé une information qui a été peu commentée dans le fameux plan de sauvetage. En dehors du fait qu'il a été inspiré par Gordon Brown, premier ministre d'un pays qui refuse toujours l'euro. J'ai entendu le président français nous assener solenellement que les règles comptables des banques européennes étaient un handicap pour elles et qu'il fallait donc s'aligner sur celles des banques américaines !
C'est vrai, c'est une évidence : ces banques américaines qui tombent comme des mouches et que l'état fédéral est contraint de sauver à coup de milliards de dollars seraient donc devenues le nouveau modèle à suivre ! Là où on nous dit qu'il faut plus de règles pour la finance mondiale, on décide... d'assouplir les règles pour nos banques ! Merveilleusement logique, non ?
Là où on nous dit que le système européen a préservé notre finance du pire, on décide de s'aligner sur l'absence de règle à l'origine du problème ! Lumineux !
Dans le détail, il s'agit d'un problème de valorisation des actifs bancaires en fonction du cours de bourse. Comme les cours dégringolent, les banques sont obligées de provisionner pour ces pertes à venir. Et bien, on décide que c'est fini ! On valorise une fois pour toute au prix d'achat ! Tant pis, si ça remonte à vingt ans et que c'est complètement obsolète et déconnecté de la réalité, on supprime une règle parce qu'elle nous gêne. On refait donc la même erreur pratiquée par le système financier mondial. Et il a fallu qu'ils se réunissent pour nous pondre une telle ineptie et que personne ne la relève !
Moi, je tire mon chapeau devant tant de bêtises, mais dans quelques années, on se demandera comment on a pu prendre une telle décision.
Dominik