Magazine Politique

Un peu d'histoire

Publié le 13 octobre 2008 par Oreade

Olivier de Clisson (né le 23 avril 1336 au château de Clisson, Loire-Atlantique) est le représentant le plus illustre de la famille de Clisson, sa cruauté lui valut d'être surnommé le Boucher. Son existence est jalonnée de multiples retournements (déjà à cette époque!) Il fait preuve d'une exceptionnelle valeur militaire, mais sa position de grand féodal (il est nommé un temps connétable de France) qui le plonge au cœur des antagonismes de la guerre de Cent Ans en fait un personnage-clé de l'Histoire de France. Il est le fils d'Olivier IV de Clisson et de Jeanne de Belleville. Accusé d'avoir intrigué avec le roi Édouard III d'Angleterre, son père est exécuté en 1343 sur l'ordre de Philippe VI de France qui l'avait attiré par traîtrise à Paris. Réfugié en Angleterre avec sa mère veuve, il est élevé à la cour d'Édouard III avec Jean de Montfort, futur prétendant au trône ducal de Bretagne. Au côté de Jean IV de Bretagne, fils de Jean de Montfort, Olivier de Clisson va participer activement à la guerre de succession de Bretagne qui dure depuis 1341, année de la mort de Jean III de Bretagne. En septembre 1364, quelques mois après l'avènement de Charles V, Jean IV profite de la situation troublée que connaît la France depuis la capture de Jean le Bon pour déployer un effort décisif avec les Bretons de son parti. Aidé d'un corps anglais sous les ordres de John Chandos, ce capitaine qui avait décidé du sort de la bataille de Poitiers en 1356, Jean IV assiége Auray, ville au secours de laquelle se portent Charles de Blois et un corps de troupes françaises commandé par du Guesclin qui sera fait prisonnier au cours de la bataille. Les deux armées s'affrontent sous les murs de la ville.La guerre de succession prend fin avec cette bataille. Jeanne de Penthièvre s'incline devant les événements et les pourparlers de paix entre les maisons de Blois et de Montfort commencent au château de Blain qu'Olivier vient de recouvrer.
Olivier se repose à Blain de sa campagne, soignant sa blessure - il a perdu un œil à la bataille, d'où son second surnom L'Eborgné d'Auray - lorsqu'il apprend que Jean IV a préféré donner à l'Anglais John Chandos le château du Gâvre et sa forêt, qu'Olivier de Clisson convoitait en récompense de ses bons et loyaux services. Alors qu'il exprime son mécontentement au Duc, celui-ci lui répond évasivement. Olivier, saisi de colère, s'écrie « J'aimerais mieux me donner au diable que de voir l'Anglais mon voisin » et, quinze jours plus tard, incendie le château du Gâvre et en fait transporter les pierres en son château de Blain à quelques kilomètres au sud. Le duc lui confisque alors la seigneurie de Châteauceaux. De plus en plus puissant - il acquiert en 1370 la seigneurie de Josselin - Olivier, dont le tempérament s'accommode mal de la vassalité, n'est pas fait pour s'entendre avec le duc et ne supporte plus les Anglais dont ce dernier aime à s'entourer. De son côté le duc n'a aucune sympathie pour celui à qui pourtant il est en grande partie redevable de sa couronne ducale. Pendant des années, ce sera entre ces deux hommes la lutte tantôt sourde, tantôt ouverte.
Le 23 octobre 1370, Clisson s'allie avec du Guesclin, « ...à toujours et à jamais... » par le serment de Pontorson où ils boivent leurs sangs mêlés dans une coupe. Du Guesclin est alors connétable de Charles V et ennemi du duc de Bretagne. Olivier participe alors à la neutralisation des Grandes compagnies et aux luttes contre les troupes anglaises établies en Guyenne. À la mort de du Guesclin en 1380, Charles VI, peu après son sacre, le fait connétable. Jean de Blois, fils de Charles de Blois est otage en Angleterre, Olivier de Clisson paye sa rançon et lui donne sa fille Marguerite, dite Margot, en mariage. Il fait du château de Josselin une imposante place-forte en le renforçant de huit tours et d'un donjon de 90 m de haut. Il donne son autre fille, Béatrix, en mariage à Alain VIII de Rohan et épouse en secondes noces Marguerite de Rohan, soeur du vicomte Jean Ier de Rohan. Immensément riche, il apparaît alors comme le chef du parti français en Bretagne. Le 28 novembre 1380, Olivier de Clisson reçoit de Charles VI l'épée de connétable de France, malgré l'opposition des oncles du roi, les ducs d'Anjou, de Berry et de Bourgogne. Cette opposition n'est en aucun cas justifiée par la valeur militaire du nouveau connétable mais trouve son origine dans l'appartenance d'Olivier de Clisson au premier cercle des conseillers de Charles VI, les Marmousets. En 1392, il fait l'objet d'une tentative d'assassinat par Pierre de Craon, qui se dit son ennemi personnel mais dont il est probable qu'il ait été incité par le duc de Bretagne à commettre cet attentat. Jean IV ayant refusé de livrer le criminel au roi, Charles VI prend la tête d'une armée pour attaquer la Bretagne, mais dans les environs du Mans, il est frappé de sa première crise de folie. Les oncles du roi profitent de cet affaiblissement de Charles VI pour évincer les Marmousets, dont Clisson qui est destitué de sa charge de connétable et banni du royaume de France. Il se réfugie en Bretagne en son château de Josselin. Après 35 ans de brouille et de batailles, il finit par se réconcilier en 1399 avec son suzerain Jean IV de Bretagne. Ce dernier lui envoie son fils comme garant de sa sincérité et le fait venir à Vannes. Ils se promettent paix loyale et bonne amitié jusqu'à la mort, promesse qui sera tenue. Jean V, devenu duc régnant en 1404, prend à son égard des mesures vexatoires, et, en représailles d'un procès que Clisson lui intente, veut confisquer ses terres et n'accepte qu'au dernier moment une transaction financière.

Olivier de Clisson meurt à Josselin le 23 avril 1407 à l'âge de 71 ans (fait rarissime à cette époque). Je profite de cette note historique pour remercier la «Dame de Clisson» pour ces incroyables moments de félicité et pour ce mémorable fou-rire…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Oreade 47 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines