Les « martyrs de la Parole » ont été évoqués au synode provoquant une grande émotion, vendredi matin : Lettonie, Slovaquie, Biélorussie, mais aussi les « martyrs » de ce mois d'octobre 2008, en Inde, où les violences antichrétiennes se poursuivent, en Irak, où les chrétiens meurent pour leur foi. A chaque fois, la Parole de Dieu a été à la fois motif de persécution mais aussi source de force et de fidélité.
Mgr Antons Justs, évêque de Jelgava, en Lettonie, a évoqué les martyrs de son pays :
"Aux yeux des agents soviétiques, les Saintes Écritures étaient considérées comme un livre contre-révolutionnaire. Les agents jetèrent à terre les Saintes Écritures et ordonnèrent au prêtre de les piétiner. Le prêtre refusa de le faire et s'agenouilla pour embrasser le livre. Pour ce geste, il fut condamné à dix années de travaux forcés en Sibérie. Dix ans plus tard, quand le prêtre retourna dans sa paroisse et célébra la Messe, il lut l'Évangile. Il éleva le lectionnaire et dit: "Parole de Dieu!". Les gens pleuraient et remerciaient Dieu. Ils n'osèrent pas l'applaudir parce que cela aurait été interprété comme une ultérieure provocation".
"En Lettonie, au cours de l'époque soviétique, il n'était pas permis d'imprimer de livres religieux, ni les Écritures Saintes ni les catéchismes. Le raisonnement était le suivant : en l'absence de Parole de Dieu imprimée, il n'y aurait plus eu aucune religion. Notre peuple a fait ce qu'avaient déjà fait les chrétiens des premiers siècles : il a appris par coeur des passages des Écritures Saintes. Aujourd'hui, en Lettonie, la tradition orale est encore vive".