Citoyens ! Michael Arrington s’est énervé tout rouge il y a quelques jours, annonçant la mort du Web 2. Ses raisons sont les suivantes :
“This time, Wall Street and our government screwed everything up all on their own while we minded our own business and acquired our own instead of going public at crazy valuations. So what exactly just ended? Easy capital to start. And that means already funded companies are going to tighten their belts in a big way, per the request/demand of venture capitalists like Sequoia Capital, Benchmark Capital and Ron Conway (…) Goodbye, Web 2.0. I hope I never have to type those words again. Now can we please get back to work? There’s still a ton left to do before we get to Matrix-style virtual reality, the Singularity, and mobile phones with batteries that last a whole day.”
Surévaluation du PER de certaines start-ups, peut-être aussi une exaspération de l’environnement de la Silicon Valley où tout est baggy-pink-is-beautiful, et la crise financière par dessus le marché (mauvaise blague)…
Pourtant, mon parti pris est de dire que ce qui est au centre du Web 2, ce n’est pas la Valley, ni la technologie, mais les gens. En fait, au lieu de parler de Web 2, on pourrait presque assumer un “We(b) 2 people” en référence à la Constitution US.
Je reprends l’origine du terme de Web 2 grâce à Tim O’Reilly qui expliquait en 2005 ce qu’il entendait par la notion : ce qui est au centre, c’est que le web est une plateforme où l’on contrôle ses données personnelles (création, diffusion, modification ?). Au centre donc, du transactionnel et de la coordination en rapport avec les besoins (économiques, sociaux, financiers et à terme éthiques) d’êtres humains. Quand on voit la richesse des nouveaux projets qui naissent en Europe ou en Afrique, on ne peut qu’être optimistes.
L’argument le plus fort est chez Titanas (blogueur grec, en interview très rapidement sur Citizen L.) :
“Yes [the web is], a bitch but an adolescent one. Currently, only 21.9% of the world’s population or 1,46 billion people are internet users with 59.9% of EU or 293M, 19% of China or 253M, 71.4% of US or 215M. According to The Organization for Economic Cooperation and Development, the total number of US broadband subscribers till December 2007 was 70M or almost 3 times less than all US internet users. No broadband, no Web 2.0 for the YouTube video love or the Flickr photo affection. Simply put, Web 2.0 is PYT for the majority of people out there.”
Tuer le Web 2 et ses potentiels humains alors qu’il n’a finalement pas encore percé massivement est sans-doûte un raccourci un peu rapide.
Il y a en effet dans la réflexion d’Arrington à la fois un argumentaire fort impertinent (je tape dans la fourmilière) et en même temps très éthnocentré (au-delà de la Silicon, le chaos).
“the Singularity, and mobile phones with batteries that last a whole day.” Sans doûte aurait-il été plus fort de militer non pas pour une autonomie de l’I-phone plus longue mais pour une plus grande litéracie du web.