Barroso ou le degré zéro de la pensée et de l'action européennes...
Quand le Président (en titre, non en fonction) de la Commission ne supporte pas les journalistes qui osent le critiquer...
Ce n'est ni par esprit de confraternité, ni par amitié que Relatio-Europe reprend ici l'article que Jean Quatremer vient de consacrer sur son blog à cet ancien Mao converti à l'hypercapitalisme qui doit sa nomination à une Tony Blair soucieux de voir et d'avoir une « Commission » faible. Ce n'est pas non plus par antipathie personnelle envers M. barroso qui doit avoir tout de même des qualités puisque les euro-députés n'ont pas osé le déboulonné...
C'est par souci de ne pas confondre journalisme et courtisanerie. Et par conscience renforcée de ce que nous osions lancer ici : Santer est tombé sur des vices de forme, Barroso devrait démissionné pour vices de fond »... Tant pis si sa « maléabilité » et son inexistence sont appréciées par queqlues chefs d'Etat ! On ne peut pas à la fois vouloir une « Europe forte »et se résigner à tolérer un Président de la Commission hyper-faible.
Non seulement Barroso aurait du assumer (en grande partie) la responsabilité des échecs des ratifications du projet de Constitution et du traite de Lisbonne, les insuffisances de l'Union européenne ces dernières années dans presque tous les domaines, l'inaction et le manque d'initiative de son « collège » depuis un an pour mieux préparer l'Union au choc annoncé de la crise américaine et les effets plus que pervers de la ligne « hypercapitaliste » contraire aux fondements de la construction européenne.
Mais son attitude face à Jean Quatremer et à Nicolas Gros est révélatrice de son mode de fonctionnement.
Il est réapparu ce soir à Paris, comme poussé au premier plan par Sarkozy, par une déclaration d'une portée indigne de ses fonctions. Un rappel :le droit (qui est un devoir) d'initiative est,juridiquement, le monopole de la Commission... Dans cette crise, Barosso n'a eu qu'un mérite : montrer que les plus effacées des personnalités européennes ont comparativement de grandes qualités... Daniel RIOT
« Comment et pourquoi je suis sur une liste noire »Par Jean QUATREMER
Le Président de la Commission, le Portugais José Manuel Durao Barroso (photo: Thierry Monasse), a invité à dîner une vingtaine de journalistes français en poste à Bruxelles. Il s'agissait d'une conversation non attribuable, en « background » comme on dit ici. Toute la presse écrite (Le Monde, le Figaro, les Échos, la Tribune, le Point, etc.) était présente, les télévisions (TF1, F2 et F3), les radios ainsi que la presse spécialisée et, bien sûr l'Agence France Presse. Toute la presse ? Non, pas tout à fait : votre serviteur n'était pas invité, tout comme Nicolas Gros, le correspondant de Ouest France. Comme d'habitude, devrais-je dire. Le « crime » de ces deux journalistes ? Avoir déplu au souverain Barroso.