Lorsqu’Yves Rossy a présenté son projet à Jean-Claude Biver il y a 2 ans, ce dernier s’est tout de suite laissé entraîner par la passion de cet Icare des temps modernes. Conquis, il s’est engagé à le soutenir car cela incarnait pour lui la fusion entre le rêve et la haute technologie. Et la « fusion entre l’homme et l’oiseau ! » Le passionné CEO d’Hublot ne manquant ni d’inventivité ni d’audace, il était le partenaire idéal pour Yves Rossy qui caressait ce rêve depuis toujours.
En se substituant à son employeur, la compagnie Swiss Airlines pendant son congé sabbatique, Hublot a permis à Yves Rossy, commandant de bord de l’Airbus A340 de se consacrer entièrement à la réalisation de son rêve, dans des conditions optimales. Aujourd’hui, alors que le succès a été total et que les messages de félicitations continuent d’affluer, la dimension émotionnelle ajoute à la fascination. En matière d’aéronautique, c’est l’accomplissement d’une première mondiale, alors même qu’aujourd’hui l’homme est capable d’aller dans l’espace … « FusionMan, lui, nous fait rêver car il se fond dans les éléments, il dessine sa route et fait tout pour aller au bout de ses ambitions ! » s’enthousiasme Jean-Claude Biver.
INTERVIEW D’YVES « FUSIONMAN » ROSSY – 4 oct. 08
Jean -Claude Biver est un homme qui marche au coup de cœur, vous êtes un de ses coups de cœur. Que représente cette relation pour vous?
Nous sommes tous deux des hommes passionnés, nous sommes donc sur la même longueur d’onde. Lorsque nous avons une idée en tête, nous mettons tout en œuvre pour la concrétiser ; nous allons toujours jusqu’au bout des choses. Tous deux nous suivons nos sentiments intérieurs. Avoir la possibilité de suivre ce sentiment intérieur, cette aspiration profonde est une grande chance et procure une énorme satisfaction.
Outre l’aspect financier que vous a apporté le soutien d’Hublot?
Il y a une forte identification entre Hublot et moi, rien que le nom « Hublot the Art of Fusion » et Fusion Man qui soit dit en passant est une idée de Jean-Claude. La fusion est au centre de nos deux philosophies, je fais fusionner l’homme avec l’aile et avec l’air et, Hublot fait fusionner les matières. La technologie nous rapproche également. La Big Bang est une merveille de technologie et mes ailes sont le résultat d’un processus avancé de recherches et développements. Il a donc deux niveaux d’identification : l’esprit et le produit.
Quels ont été vos sentiments avant, pendant et après le vol ?
J’avais confiance, car les entraînements m’ont permis de découvrir et de connaître le milieu. J’ai appris quelque chose d’important avec cette performance, on est dans LE DON, on a envie de partager une telle expérience. Le premier jour où je n’ai pas pu voler à cause des conditions météorologiques, j’étais tendu et nerveux. J’étais concentré pour LE faire et je voyais cette tentative comme une bataille à gagner comme une victoire. Je n’étais pas en osmose avec les éléments, je ne voyais pas le côté fun de cette traversée. J’ai donc travaillé là-dessus pendant la nuit pour donner la traversée et respecter les éléments. En effet, la nature dans cette région est forte et impressionnante, c’est un endroit également émotionnellement fort d’un point de vue historique. J’avais fait des repérages en cas de problème pour atterrir, mais je n’étais pas allé saluer la mer. Toujours dans cette optique de don, je suis donc allé la saluer pour lui montrer mon respect. A ce moment, j’ai réalisé que j’étais là avec mes potes, avec mon équipe, qu’on était là pour se marrer ensemble. L’ambiance était plus joviale et plus détendue, j’étais là pour faire quelque chose de fun, pour partager et communiquer. Le réalisateur a dit « let’s have fun » et je suis parti pour donner cette traversée aux téléspectateurs. J’avais un message à transmettre : faire rêver les gens, leur montrer comme c’est beau de voler. Mais je remerciais aussi les éléments de me laisser passer cette fois-ci.
Comment vous est venue une telle idée de voler ?
J’ai une grande expérience de l’aviation, mais je voulais faire sortir l’homme de la boîte que représente l’avion. Je voulais sentir l’air, remettre l’homme au centre, être en osmose avec les éléments, revenir à l’essentiel.