Bon, bon, bon... me revoilà. Où en étions-nous restés ? Ah oui, la crise, les banques, nananinanère... Le remarquable dans tout ça, c'est que ceux qui vous ont escroqués en faisant les voyous avec votre argent (une banque n'a pas d'argent, c'est le vôtre), vous demandent encore quelque chose pour éviter la cata : d'abord plus de sous, ensuite et surtout votre confiance. Pincez-moi ! (ouille ! merci). Vous devez faire confiance à des escrocs notaires notoires. Le pire c'est que vous êtes probablement assez benêts pour être d'accord, sous prétexte que la grande nulle de Bercy vous a dit que vous ne risquiez rien et que le Maréchal-nous-voilà-Président en a repassé une couche en excluant une dégelée pareille en France. Rappelez-moi le nom du chargé de mission qui avait arrêté le nuage de Tchernobyl à la frontière en 86... Nicolas Sarkozy ? M'semblait bien, aussi.
Vous voila donc rassurés. Chicalors ! Maaaaiiiis... est-ce bien raisonnable ? En fait, vous vous mettez le doigt dans l'oeil. Sentez vous cette surface dure au bout de votre index ? C'est le tabouret sur lequel vous êtes assis. Suivez le guide pour visiter ce Padirac bancaire :
Après la douleur de la première intromission en bourses, vous vous apercevez que votre bas de laine a - lui aussi - des trous de bites mites. Votre banque préférée a dilapidé les noisettes de votre écureuil de compagnie. Pas grave ! vous dites-vous... l'État va mettre la main à la poche pour nous sauver et renflouer tout ça. Vi, vi, vi... 'ffectivement l'État comble le trou en échange d'une majorité d'actions de la banque (si vous êtes petits porteurs d'icelles, ne vous inquiétez pas, ce ne sont pas les vôtres qu'on rachètera, vous l'avez dans le baigneur comme prévu). Ça s'appelle nationaliser, ce qui rassurera les plus socialistes d'entre vous (il en reste encore ? Non ? Ah, j'ai eu peur). Mais - comme les banques - l'État n'a pas d'argent, c'est encore le vôtre. C'est à votre poche qu'il a mis la main. Vous re-payez donc pour l'argent qu'on vous a subtilisé ('ttendez, ne vous redressez pas encore, ce n'est pas fini). Et voici la cerise sur le gâteux : quelques années plus tard, afin que tout cela puisse recommencer, on re-privatise la banque susdite en émettant des actions surévaluées qu'on vendra au prix fort aux investisseurs avisés que vous êtes (mooouuuuaaaahahahahihihi).
Vous avez donc payé trois fois pour vos propres sous qui, aux mornes horizons se sont évanouis. Vous fûtes roulés comme dans un bois, celui dont on fait désormais vos chèques. Cela s'appelle "les bonnes pratiques bancaires".
Bien à vous,
Jacques
P.S. : Une anecdote authentique... J'ai reçu hier un appel publicitaire d'une jeune fille se présentant comme étant de la Caisse d'Épargne et qui me proposait un investissement bancaire. Je lui ai dévoilé le fond de ma pensée, eu égards à la conjoncture actuelle, et la pauvre créature s'est écroulée, en larmes. J'imaginais son cher visage bouffi de chagrin et ravagé par l'amertume et, dans mon immense compassion, j'ai pensé "bien fait pour ta mouille, salope". Je pense qu'elle ne poursuivra pas sa prometteuse carrière d'esclave dans un centre d'appels. Dès sa sortie de la clinique psychiatrique, elle devrait se lancer dans la dentelle du Puy ou le fromage de chèvre de l'Ardèche.