Les menstruations considérées comme maladie
Les abus des traitements hormonaux
Cycles menstruels, médicalisation à outrance
Que ce soit pour soulager les règles douloureuses ou pour soigner l’acné, on prescrit de plus en plus la pilule contraceptive et des antidépresseurs aux jeunes femmes, malgré les répercussions à long terme sur leur santé hormonale et mentale.
Le Mur de Berlin de l’hormonothérapie substitutive (HTS) s’est effondré en juillet 2002 lorsque l’étude la plus prestigieuse jamais réalisée sur l’HTS a découvert que les hormones stéroïdiennes, les oestrogènes et les progestatifs synthétiques provoquaient cancer du sein, attaques et caillots sanguins. Depuis l’HTS est en chute libre (ainsi que les profits pharmaceutiques).
La vraie leçon à tirer de cette étude est que, pendant 40 ans, les femmes ménopausées ont en réalité, sans le savoir, servi de cobayes pour tester des médicaments hormonaux dangereux qui ont permis aux fabricants pharmaceutiques d’amasser une fortune sans précédent. Le monde a été choqué en découvrant les résultats de cette étude et des millions de femmes en colère ont déserté les rangs de l’HTS.
On avait habilement convaincu les femme et de nombreux médecins que la ménopause était une endocrinopathie – une maladie due à une carence en oestrogènes. On a en outre conseillé aux femmes de compenser l’insuffisance inhérente de la nature – le déclin global et la désintégration de leur santé hormonale ainsi que de leurs facultés – par des hormones stéroïdes toxiques, non encore testées.
La folie que constitue la médicalisation des femmes ménopausées a enfin été révélée. Malheureusement, l’utilisation d’hormones stéroïdiennes dangereuses et non encore testées, ainsi que celle d’autres médicaments, continue. Cette fois-ci cependant, la confrérie médicale et les compagnies pharmaceutiques ont jeté leur dévolu sur les jeunes femmes.
La médicalisation de nos filles
Dans le meilleur des cas, être une adolescente constitue un vrai défi. Aujourd’hui, cela semble encore plus dur tant pour les adolescentes que pour leurs parents. Pressions de l’entourage et pressions sociales, préoccupations économiques, problèmes de santé, travail scolaire et tensions familiales font basculer le baromètre du stress dans le rouge. Sauter des repas, manger des cochonneries et suivre des régimes draconiens, voilà le mode de vie des adolescentes d’aujourd’hui. Plus que jamais, les adolescentes semblent brûler la chandelle par les 2 bouts.
Les comportements et décisions des jeunes femmes affectent directement leur bien-être physique et émotionnel à court et long terme. Par conséquent, leur santé hormonale est assiégée. Syndrome prémenstruel (SPM), règles douloureuses, absentes ou irrégulières, kystes ovariens, ovaires polykystiques, fibrose kystique des seins (seins nodulaires, douloureux), endométriose, migraines hormonales, acné, allergies, fatigue et sautes d’humeur apparaissent chez les jeunes femmes dans des proportions épidémiques. Beaucoup de jeunes filles tentent d’ignorer leurs problèmes de santé, espérant les voir disparaître. D’autres prennent rendez-vous chez leur médecin. Parions qu’elles ressortiront du cabinet avec une ordonnance pour un médicament ou pour une pilule contraceptive.
La science moderne, au lieu de percevoir les déséquilibres hormonaux comme des aberrations créées par les nombreux abus du mode de vie moderne, a convaincu les femmes que le problème sous-jacent était la menstruation elle-même et que les cycles reproductifs naturels étaient nocifs, sources de maladies et devaient donc être médicalisés. On dit également aux femmes que leur système reproductif est devenu l’ennemi numéro un, cause première de tous leurs problèmes physiques et de leur bouleversement émotionnel. La solution : le désactiver. La méthode : les hormones stéroïdiennes.
Ce point de vue remonte à une période lointaine. Les vénérables ancêtres grecs de la médecine avaient des opinions similaires. Hippocrate a posé la question suivante : « Qu’est-ce que la femme ? » avant de répondre : « La maladie ! ». Il a en outre affirmé que la fermentation dans le sang précipitait la menstruation parce que les femmes n’avaient pas « la capacité des hommes à dissiper les impuretés du sang en douceur par la transpiration ». Suivant son raisonnement, le sang menstruel avant une « odeur fétide ». Galen, autre célèbre philosophe grec, pensait que le sang menstruel était le résidu du sang contenu dans les aliments que les femmes, dont le corps avait des capacités inférieures, étaient incapables de digérer.1
L’idée que la menstruation est un processus désagréable, pour ne pas dire franchement toxique, existe depuis très longtemps, de même que la croyance selon laquelle la source de toutes les souffrances des femmes réside dans leurs ovaires, leur utérus et leur flux menstruel. La médecine est notoirement misogyne.
Alors qu’il serait réconfortant de penser que vivre au XXIe siècle garantit une appréciation plus éclairée de la physiologie féminine, il semble que nous devions encore attendre un siècle ou deux pour y parvenir. Lorsqu’il s’agit de comprendre et d’apprécier les merveilles de la physiologie féminine, la médecine moderne avance a l’allure d’un escargot.
Une récente chronique d’un médecin australien très respecté s’intitulait « La maladie des règles ». Un lecteur lu a posé la question suivante : « Mon médecin m’a dit récemment que les règles étaient aujourd’hui considérées par certains comme une « maladie », totalement évitable. Est-ce vrai ? ». Voici sa réponse judicieuse : « Pourquoi les femmes devraient-elles supporter chaque mois la perte de sang précieux, qu’elles ne fabriquent souvent pas en quantités similaires, entraînant la plupart du temps anémie et fatigue chronique ? Prendre chaque jour les ingrédients actifs d’une pilule contraceptive orale, sans pause de sept jours, résout les problèmes ». En résumé, la réponse à cette question de savoir si les règles étaient une maladie était un « oui » inconditionnel.2
Le sentiment que les règles sont une maladie – ou du moins un processus physiologique malvenu, injustifié et dangereux – semble refléter une tendance croissante parmi les membres de la profession médicale. Ils encouragent de nouveaux développements scientifiques pouvant soi-disant « libérer » les femmes de leur éternelle déficience, la menstruation.
A la tête de la croisade anti-menstruation figure le travail du Dr Elsimar Coutinho, professeur de gynécologie, d’obstétrique et de reproduction humaine à l’Université fédérale de Bahia au Brésil, comme le révèle son livre, Is Menstruation Obsolete ?3
Le Dr Coutinho affirme que les saignements menstruels réguliers ne sont pas l’état « naturel » des femmes et qu’ils les mettent en réalité en situation de risque face à divers états pathologiques plus ou moins graves. L’auteur affirme que, bien que la menstruation puisse avoir une importance sur le plan culturel, elle n’a aucune signification médicalement parlant. Il affirme que les femmes de l’ère préhistorique avaient moins de 160 cycles menstruels dans leur vie (il y a de quoi s’interroger sur la rigueur de la méthode scientifique employée pour conduire cette étude). D’autre part, les femmes modernes, qui sont réglées plus tôt et passent moins de temps enceintes, ont plus de 400 cycles menstruels. En tant que défenseur de la liberté des femmes, il pense que les femmes du XXIe siècle devraient pouvoir choisir le moment et la fréquence de leurs règles, tout comme elles peuvent désormais choisir le moment et la fréquence de leurs grossesses. D’un point de vue médical, il considère la menstruation comme un processus raté, n’ayant aucun effet bénéfique ; en vérité, elle peut même se révéler nuisible pour la santé de nombreuses femmes.
En résumé, le travail du Dr Coutinho suggère que le « traitement » le plus médicalement avancé de la menstruation serait sa suppression pure et simple chez toute les femmes en âge de se reproduire. La terminologie médicale correcte est « castration chimique ».
Le système reproductif féminin complexe et profondément compliqué, qui a subi des centaines de milliers d’années d’adaptation évolutive, a aujourd’hui été déclaré obsolète. Tel un illusionniste de haut niveau, la science médicale prône désormais le raisonnement et les moyens de faire disparaître complètement la menstruation ! La solution est simple : il suffit de donner à toutes les femmes une pilule contraceptive continue à faible dosage. Quel progrès ! !
De nombreux médecins et chercheurs deviennent lyriques à l’évocation de la théorie du Dr Coutinho, convenant qu’il n’y a aucune raison pour que les femmes ne puissent pas choisir d’avoir moins de cycles menstruels en prolongeant l’usage de la pilule. Que ce soit pour soulager des problèmes de santé tels que les migraines ou d’éliminer l’inconfort et l’embarras sans parler du coût de la menstruation, la pilule peut désormais être prise en continu pendant 84 jours avant un arrêt de sept jours. De cette façon, les femmes n’auront leurs règles que quatre fois par an.
Le Dr Freedolph Anderson, principal chercheur dans le cadre des essais de la nouvelle pilule contraceptive continue Seasonale, qui fera son apparition en 2004, déclare : « Nous avons une expérience de plus de 30 ans de suppression prolongée des règles par le Depo-Provera [contraceptif administré par voie intraveineuse] ; nous savons qu’il n’y a aucun problème de santé et que l’absence de règles n’entraîne pas de problèmes gynécologiques chez les femmes ».4
Le Dr John Eden, professeur adjoint d’endocrinologie reproductrice à l’Université de Nouvelle Galles du Sud à Sydney, en Australie, partage ce point de vue : « Les femmes sont souvent en meilleure santé lorsqu’elles prennent la pilule… ».5
Par conséquent, maintenant que la médecine a vaincu la menstruation et que les éclatantes campagnes de marketing des compagnies pharmaceutiques ont réussi à vanter les vertus toujours plus grandes de la pilule, qu’a-t-on réellement accompli pour toutes les jeunes femmes séduites par ces promesses ? Les femmes sont- elles vraiment en meilleure santé lorsqu’elles prennent la pilule ? La suppression prolongée des règles par le Depo-Provera n’a-t-elle eu absolument aucun effet néfaste pendant ces plus de 30 années ? Est-ce vraiment une grande victoire ou une catastrophe sans précédent pour les femmes modernes ?
Des faits choquants concernant la pilule
Depuis 1960, date à laquelle l’Office de contrôle pharmaceutique et alimentaire des Etats-Unis (FDA) l’a homologuée à des fins contraceptives, la pilule est l’un des moyens contraceptifs les plus courants. Mais au cours de ces dernières années, l’image des emplois non conformes de l’HTS, on a de plus en plus prescrit des contraceptifs oraux à des adolescentes et à des jeunes femmes à des fins non contraceptives.
Nul doute que les médecins considèrent la pilule comme le meilleur remède à une longue liste de difficultés hormonales que connaissent les jeunes femmes. Aujourd’hui, il y a pléthore d’options : la pilule à faible dosage combinant oestrogènes et progestatifs, la pilule microdosée exclusivement à base de progestatifs ; et l’injection ou l’implantation pour une durée de trois ans.
Bien au-delà de son usage initial en tant que contraceptif à court terme, la pilule est devenue le chouchou du monde médical pour traiter absolument n’importe quel problème hormonal qu’une jeune fille peut rencontrer, et plus encore. À ce jour, la pilule est prescrite pour aider les adolescentes à lutter contre l’acné, à « régulariser » leurs règles, à supprimer les règles douloureuses et à traiter le SPM, l’endométriose, les migraines, les kystes ovariens et les ovaires polykystiques. Aujourd’hui, on prescrit la pilule à des jeunes filles dès l’âge de treize ans pour lutter contre l’acné.
La pilule a été vendue par le profession médicale comme l’un des médicaments les plus efficaces et les plus préventifs. Mais est-ce le cas ?
En décembre 2002, le gouvernement fédéral américain a publié la 10e édition de son « Rapport biennal sur les cancérigènes », demandé par le Congrès afin que le gouvernement contribue à l’information du public sur les substances ou les expositions reconnues cancérigènes chez l’homme. À la liste des cancérigènes humains « reconnus » s’ajoutaient tous les oestrogènes stéroïdiens employés dans l’hormonothérapie substitutive et les contraceptifs oraux.6 La gravité de cette découverte n’est pas exagérée : tous les oestrogènes se sont désormais avérés, sans aucune équivoque, cancérigènes !
Pour aggraver encore un peu plus les choses, la noréthistérone, le progestatif le plus courant des contraceptifs oraux combinant oestrogènes et progestatifs, ainsi que d’autres progestatifs synthétiques utilisés pour les injections et les implants, figuraient sur la liste des cancérigènes humains reconnus du National Institute on Environmental Health Science dès 1997. 7
Est-ce de l’arrogance ou de la pure ignorance que de croire que « les femmes sont souvent en meilleure santé si elles prennent la pilule » ? Le fait est que les ingrédients de la pilule, quelle que soit sa formule, sont des cancérigènes humains reconnus. Comment peut-on estimer qu’un médicament cancérigène favorise la santé ? Quels cancers ces hormones provoquent-elles ? Des études ont associé oestrogènes et progestatifs aux cancers du sein, des ovaires, de l’endomètre, du col de l’utérus, de la peau, du cerveau et des poumons.
Il est désormais reconnu que, loin d’être sûres et sans risques, ces hormones stéroïdes sont, en fait, des médicaments dangereux faisant beaucoup de mal aux femmes et mettant leur vie en danger. La plupart des femmes prenant la pilule contraceptive n’ont pas vraiment conscience d’ingérer en réalité des produits nocifs à leur corps, pas plus qu’elles ne sont informées des effets potentiels indésirables.
Les menstruations considérées comme maladies
La pilule stoppe littéralement la menstruation naturelle. Les saignements ne surviennent chaque mois que parce que les hormones synthétiques ne sont pas prises pendant sept jours du cycle, ce qui entraîne une desquamation de la muqueuse utérine. Il serait plus exact de qualifier le saignement qui survient de saignement de privation et non de menstruation. En fait, il n’y a rien de naturel dans le fait de prendre la pilule. L’action de la pilule est en réalité une forme féminine de « castration » car elle stoppe le cycle reproductif naturel. Parfois, les ovaires peuvent être abîmés de façon irrémédiable, entraînant une stérilité.8
Fabio Bertarelli, milliardaire suisse qui possède les Laboratoires Scrono, fabricant de 70% des médicaments contre la stérilité vendus dans le monde, a témoigné de ce fait. Il a déclaré au Wall Street Journal en 1993 : « Nos clients habituels sont des femmes de plus de 30 ans qui prennent la pilule depuis qu'elles sont adolescentes ou l'âge de vingt ans environ. »
Le commerce contre la stérilité est en plein essor. Les données tirées du journal Fertility and Sterility suggèrent qu'aux Etats-Unis 6,2 millions de femmes ont connu des problèmes de stérilité en 1995, comparé à 4,5 millions en 1982 et 4,9 millions en 1988 et ce nombre pourrait atteindre 7,7 millions en 2025.9
Toutes les formules contraceptives peuvent augmenter le risque de maladie coronarienne de cancer du sein, de cancer du col de l'utérus, de cancer de la peau, de dysfonctionnement immunitaire, de toxicité hépatique, d'attaques, de caillots sanguins, d'ostéoporose, de gingivites, d'hypertension et de grossesse extra-utérine. Parmi les effets secondaires figurent des nausées, des vomissements, de maux de têtes de types migraineux, une tension des seins, des allergies, une prise de poids, des changements d'orientation sexuelle, la dépression, une perte des cheveux, un développement de pilosité faciale et une incidence accrue des vaginites. En outre, les femmes ayant des antécédents d'épilepsie, de migraine, d'asthme ou de maladie cardiaque peuvent voir leurs symptômes s'aggraver. Bon nombre de ces effets pourront persister bien après l'arrêt de la pilule.
Les utilisatrices de la pilule ont un risque accru de deux types douloureux de maladies inflammatoires des intestins : la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn. Par ailleurs, la pilule entraîne de graves carences nutritionnelles en vitamines B1, B2, B6, acide folique, B12, vitamines C, E, K, zinc, sélénium, magnésium et acide aminé tyrosine, essentiel au bon fonctionnement de la thyroïde. Les oestrogènes augmentent les taux de cuivre responsable de l'état dépressif.10
Encore plus alarmant est le fait que plus une femme prend la pilule jeune, plus elle a de risques de développer un cancer du sein et, de surcroît, camouflé par un mauvais pronostic. Une étude dérangeante a montré que la pilule entraînait des aberrations chromosomiques dans le tissu mammaire des jeunes utilisatrices. Cette enquête a ensuite été étayée par une étude indiquant un risque accru de 100% de cancer du sein pour une utilisation de pilule allant de 10 ans à seulement trois mois ! Il n'est donc pas surprenant de diagnostiquer aujourd’hui un cancer du sein chez des jeunes femmes de 17 et 19 ans.11
Le tissu mammaire des jeunes adolescentes n'a pas achevé son développement et est particulièrement sensible à la stimulation excessive des oestrogènes synthétiques. Dans une étude de référence, des chercheurs ont découvert que les femmes qui prenaient la pilule avant l'âge de 20 ans et chez qui l'on diagnostiquait par la suite un cancer du sein présentaient des tumeurs avec des pronostics plus mauvais que les patientes atteintes d'un cancer du sein qui avaient commencé à prendre la pilule plus tard ou ne l'avaient jamais prise.12 Une autre étude a abouti à un constat absolument terrifiant : plus les femmes chez qui l'on diagnostique un cancer du sein sont jeunes, plus elles risquent d'en mourir dans les cinq années suivantes.13
Les progestatifs ont leurs propres inconvénients. En plus d'être cancérigènes, ils augmentent le « mauvais » cholestérol et la tension artérielle, perturbent le métabolisme du sucre, compromettent le système immunitaire et entraînent une masculinisation indésirable. Il n'est donc pas surprenant que le Depo-Provera préoccupe beaucoup les femmes. Il paraît que les femmes qui l'utilisaient avant l'âge de 25 ans augmentaient leur risque de cancer du sein de 50% et que les femmes qui l'utilisaient pendant six ans ou plus augmentaient leur risque jusqu'à 320% (c'est le Dr Coutinho, le partisan enthousiaste d'une suppression des cycles menstruels par l'usage d'une pilule continue à faible dosage, qui a développé le Depo-Povera). Tout aussi préoccupantes sont les études montrant que tant les contraceptifs oraux que le Depo-Povera contribuent à une déperdition osseuse chez les adolescentes.14-15
Inutile de dire que la médicalisation des cycles menstruels et des déséquilibres hormonaux des femmes par l'intermédiaire de campagnes de publicité envahissantes et persuasives lancées à la fois par la profession médicale et par les industries pharmaceutiques met gravement en danger le bien-être physique et émotionnel des jeunes femmes.
On a convaincu de nombreux parents que la pilule était la solution aux règles douloureuses, à l'acné ou encore aux kystes de l'endomètre ou des ovaires de leurs filles mais le fait est que ce traitement cancérigène ne fera que compromettre un peu plus la santé des adolescentes.
Ce que l'on a sérieusement négligé est le fait que l'hormonothérapie substitutive et les pilules contraceptives renferment les mêmes ingrédients : des oestrogènes et des progestatifs. La principale différences ? La pilule contient des quantités plus élevées de ces médicaments toxiques, cancérigènes, entraînant des modifications physiologiques.
Avec l'arrivée de la pilule continue à faible dosage, les cycles menstruels normaux sont désormais une proie rêvée pour les traitements médicamenteux. Cela est très attirant pour les jeunes femmes, à qui l'on a répétés que les cycles menstruels étaient une calamité, pour ne pas dire un maudit désagrément. Les régimes dépourvus de nutriments, le stress et les toxines environnementales – les vrais responsables des règles irrégulières et des déséquilibres hormonaux – ont été quasiment ignorés par les médecins. Pourquoi ne pas simplement utiliser une solution de fortune pour désactiver tout le système ? Prendre une pilule ! Nous y revoilà !
Si l'on repense aux récentes révélations sur l'HTS, prescrire massivement la pilule continue à faible dosage – sans avoir entrepris d'études à long terme – équivaut à mener une expérience dangereuse sur des jeunes femmes. Toutefois, il serait inutile de dépenser des millions de dollars dans une telle étude, étant donné qu'il existe déjà des preuves écrasantes montrant à quel point la pilule compromet gravement la santé des jeunes femmes.
L'invention d'un nouveau trouble
Malheureusement, le programme des compagnies pharmaceutiques ne se limite pas a l'obsolescence des cycles menstruels. La médicalisation des cycles naturels des jeunes femmes se manifestent également d'une autre façon.
Le géant pharmaceutique Eli Lilly fait la promotion de son nouveau médicament, Sarafem, en le présentant comme la pilule miracle pour les femmes souffrant d'un nouveau « trouble mental » appelé trouble dysphorique prémenstruel (TDP).
Vous n'en avez jamais entendu parler ? Ce n'est pas surprenant étant donné qu'on a fait un trouble psychiatrique il y a seulement trois ans environ.
Le TDP, ce « trouble mental », que l'Association Psychiatrique Américaine (APA) n'a pas encore accepté comme un trouble mental officiel, figure néanmoins dans l'annexe du Diagnostic and Statistical Manual for Mental Disorders de l'APA, la quatrième classification américaine des troubles mentaux ou DSM-IV, la bible des maladies mentales.
Le TDP est en réalité la version revue et corrigée du syndrome prémenstruel (SPM), qui est supposé toucher 3 à 10% des femmes réglées. Le fait que le TDP ne figure que dans l'annexe du guide de diagnostic indique que l'APA souhaite que des recherches soient effectuées avant de l'accepter comme un trouble mental à part entière. Néanmoins, on le traite activement.
Pour que l'on diagnostique un TDP chez une femme, celle-ci doit présenter au moins cinq symptômes. Ce trouble mental non officiel est soi-disant caractérisé par les symptômes suivants : humeur dépressive, anxiété ; pertes d'intérêt pour les activités habituelles ; sentiments de tristesse, de désespoir, d'auto-dépréciation, de tension, d'anxiété ou « d'être à cran » ; irritabilité persistante ; colère ; conflits interpersonnels accrus ; sensation de fatigue de léthargie ou de manque d'énergie ; modifications marquées de l'appétit ; sentiment subjectif d'être submergée ou de perdre le contrôle ; et symptômes physiques tels qu'une tension ou un gonflement des seins. Avant de pourvoir diagnostiquer un TDP, on conseille à une femme de dresser un graphique de ces symptômes pendant deux mois .
Dans sa publicité, Lily rapporte que « les médecins peuvent traiter le TDP à l'aide d'une jolie pilule de couleur rose et lavande du nom de Sarafem – la première et la seule prescription contre le TDP. La publicité ajoute plus loin que « Sarafem contient du chlorhydrate de fluoxétine, le même ingredient actif que celui que l'on trouve dans le Prozac ».16
En réalité, Sarafem est l'inhibiteur sélectif du recaptage de la sérotonine (ISRS) connu sous le nom de Prozac. Eli Lilly admet que Sarafem possède le même ingrédient actif que le Prozac, avec les mêmes effets secondaires dangereux. Il s'est paré d'une capsule de couleur rose et lavande et son prix a augmenté. Il se fait actuellement passer pour un véritable médicament contre le TDP.
Ce n'est pas un hasard si l'année où Sarafem a été listé comme l'unique médicament homologué pour ce nouveau « trouble mental » féminin a coïncidé avec l'année de l'expiration du brevet du Prozac. Sans brevet pour le Prozac, Eli Lilly perdait les droits exclusifs sur le médicament, ainsi que des profits s'élevant à des centaines de millions de dollars. Toutefois, avec l'acceptation du clone du Prozac, Sarafem, comme le seul traitement homologué contre le TDP, le brevet actuel de Lilly sur le Prozac se prolongeait de sept ans.
Selon les documents consultables sur le site Internet de la FDA, Lilly a proposé une « étude pilote du TDP chez les adolescentes afin d'évaluer sa réaction à un traitement à la fluoxétine ».
Alors, qui y gagne ? Les gynécologues obstétriciens, que Lilly vise exclusivement en tant que prescripteurs, et, bien sur, Eli Lilly. Qui y perd ? Les jeunes femmes.
Et maintenant, deux autres médicaments ont récemment été homologués pour traiter le TDP. Il s'agit des antidépresseurs Zoloft et Paxil. Avec ces deux acteurs supplémentaires sur le marché de la lutte contre le TDP, attendez-vous à voir beaucoup plus de publicités à la télévision et dans les magazines éduquant de façon agressive le public sur « cette nouvelle pathologie grave ».
Une fois encore, les femmes sont victimes de manipulation de désinformation et de mauvais traitements afin de remplir les caisses des compagnies pharmaceutiques. Mais s'ajoute à cela un coté encore plus redoutable.
Une forte mis en garde contre le Prozac, le Paxil et le Zoloft
Des chercheurs de la division d'oncologie préventive de Toronto, au Canada, ont rapporté que les antidépresseurs administrés à des rongeurs à des doses pertinentes sur le plan clinique favorisaient le développement de tumeurs malignes chez ces rongeurs. Ces médicaments se fixent aux récepteurs régulant la croissance à l'intérieur des cellules associés aux accepteurs anti-oestrogènes. Lorsqu'on les a administrés à des rates mélangés à un cancérigène connu, les animaux ont rapidement développé des tumeurs mammaires. Par rapport aux cas témoins, la fréquence des tumeurs a plus que doublé chez les rates à qui l'on avait administré des antidépresseurs.17
L'équipe de chercheurs canadiens a également découvert que les femmes qui prenaient du Paxil voyaient leur risque de cancer du sein multiplié par sept !18
D'autres études ont montré que non seulement le Prozac favorisait les tumeurs mais qu'il entraînait en outre la prolifération des cellules malignes en inhibant la capacité innée du corps à tuer les tumeurs cancéreuses. Il y a de plus en plus de preuves indiquant que ces médicaments peuvent entraîner un cancer du sein et d'autres formes de cancer telles que tumeurs cérébrales.19
Allan Steingart, professeur adjoint de psychiatrie à l'Université de Toronto, a également émis une autre mise en garde : le ISRS sont des perturbateurs endocriniens qui peuvent modifier les taux d'oestrogènes. Parmi les effets secondaires, on compte des modifications dans la densité des seins, une lactation chez les femmes qui ne sont pas enceintes et dysfonctionnement sexuel.20
De dangereux effets secondaires à long terme sont en outre associés à ces médicaments. Selon le Dr Joseph Glenmullen, psychiatre qui travaille pour les services médicaux de l'Université d'Harvard et a écrit Prozac Backlash [Répercussions du Prozac], ils incluent des troubles neurologiques tels que des tics défigurant le visage et le corps tout entier et pouvant révéler des lésions cérébrales, un dysfonctionnement sexuel touchant jusqu'à 60% des utilisatrices, des symptômes de manque fragilisants parmi lesquels des hallucinations visuelles, des sensations semblables à des chocs électriques dans le cerveau ainsi que des vertiges, des nausées et de l'anxiété.21
Les ISRS – Prozac, Zoloft, Paxil – possèdent une autre caractéristique : ils ont la capacité de transformer des gens normaux en meurtriers suicidaires déchaînés. Trois ans avant que le Prozac ne soit homologué par la FDA fin 1987, son équivalent allemand émettait des réserves si sérieuses quant à l'innocuité du Prozac qu'il refusa d'homologuer cet antidépresseur. La raison était que les études de Lilly montraient que des patients auparavant non suicidaires qui prenaient ce médicaments présentaient un taux de suicide et de tentatives de suicide cinq fois plus élevé que ceux qui prenaient des antidépresseurs plus anciens et trois fois plus élevé que ceux qui prenaient des placebos. Les propres chiffres de Lilly indiquaient que parmi les patients auparavant non suicidaires qui prenaient le médicaments au début des essais cliniques, un sur 100 développait une grave forme d'anxiété et d'agitation appelée akhatisie, le poussant à tenter de se suicider ou à se suicider au cours de ses essais.22
A l'aide des chiffres sur le Prozac fournis à la fois par Lilly et par des recherches indépendantes, le Dr David Healy, Directeur du Département de médecine psychologique de North Wales à l'Université de Wales et spécialiste du système de la sérotonine du cerveau, a estimé que « probablement 50 000 personnes s'étaient suicidées en étant sous Prozac depuis son lancement, bien plus que le nombres de personnes qui l'auraient fait si on les avait laissées sans traitement. »23
Le Dr Peter Breggin, le célèbre psychiatre et l'auteur de Toxic Psychiatry : Talking Back to Prozac [ La psychiatrie toxique : en réponse au Prozac] a affirmé : « Je ne doute pas une seconde que le Prozac puisse entraîner la violence et le suicide ou y contribuer. J'ai vu de nombreux cas. Dans un récent essai, six pour cent des enfants sont devenus psychotiques en prenant du Prozac. Et la psychose maniaque peut conduire à la violence. »24
Et pourtant, le 3 janvier 2003, la FDA a approuvé l'utilisation du Prozac pour soulager la dépression chez les enfants entre sept et dix-sept ans. Elle l'a également approuvée pour les enfants souffrant de troubles obsessionnels compulsifs.
Aux Etats-Unis et en Australie, des psychiatres ont déjà prescrit l'antidépresseur le plus célèbre au monde (et des concurrents similaires) à leurs plus jeunes patients. L'inclusion d'informations propres aux enfants sur l'étiquette du Prozac demandée par la FDA signifie que davantage de médecins, pas seulement des spécialistes de la dépression, pourront le prescrire. En Amérique, la dépression touche jusqu'à 2.5% des enfants et 8% des adolescents.25
Quelles catastrophes nous attendent si nous suivons ces modes ? Verrons-nous des gros titres à propos d'enfants pris de folie meurtrières, ayant peut-être mis fin a leur vie et à celle d'autrui ? On a déjà découvert que la majorité des meurtriers dans les écoles américaines étaient sous ISRS.
L'incidence croissante de dépression et d'anxiété parmi les jeunes filles signifie que les ordonnances vont se multiplier. Les adolescentes sont en outre prises dans une situation inextricable étant donné que la dépression est également en effet secondaire des déséquilibres hormonaux ainsi que de la pilule. Et combien de jeunes filles et de jeunes femmes mises sous Prozac/Sarafem ou sous l'un des nombreux autres ISRS se trouveront un jour confrontées à un diagnostic de cancer du sein ?
Rendre la santé aux jeunes femmes
Il est réellement terrifiant de penser que les compagnies pharmaceutiques s'attaquent avec enthousiasme aux jeunes femmes, aux adolescentes et maintenant aux enfants dès l'âge de huit ans, qui représentent un marché lucratif pour leurs ISRS. Si nous continuons à nous laisser hypnotiser et à laisser nos enfants se faire hypnotiser par la rhétorique et la ruse de la profession médicale et pharmaceutique, nous allons vers de grandes catastrophes et vers une tragédie humaine en matière de santé.
Le véritable objectif (par rapport au thème principal de cet article) est de rendre la santé aux adolescentes et aux jeunes femmes. La menstruation est une expression puissante de la véritable identité de la femme. Le système reproductif féminin est délicat et peut facilement se dérégler lorsqu'il est privé des nutriments adéquats ou mis à rude épreuve.
Nos filles, au lieu de se tourner vers la pilule pour masquer des signes d'avertissement importants, doivent apprendre à faire des choix sains en matière d'alimentation et de style de vie. Les praticiens holistiques compétents sont de précieux alliés pour leur permettre de retrouver une bonne santé hormonale.
Encore plus lourde de défis est la tâche consistant à se défaire des mythes culturels profondément ancrés. Si les femmes veulent réellement retrouver et entretenir leur santé et l'amour de leur corps, il faut exorciser les vieux mythes et les vieilles superstitions de notre inconscient collectif. Les croyances conscientes et inconscientes erronées sur l'anatomie des femmes se transmettent de génération en génération. Nos filles en sont les héritières – sauf si nous choisissons de leur enseigner autre chose.
En se débarrassant de ces idées fausses, les femmes peuvent réellement honorer et apprécier leurs corps – condition préalable importante pour l'équilibre hormonale général.
A propos de l'auteur
Sherill Sellman est l'auteur du best-seller Hormone Heresy : What Women Must Know About Their Hormones [L'Hérésie des hormones : ce que les femmes doivent savoir sur leur hormones]. Son nouveau livre, Mothers : Prevent Your Daughter From Getting Breast Cancer [Mamans : évitez à vos filles d'avoir un cancer du sein] sortira en avril 2003. Elle collabore régulièrement à Nexus. Ses articles sur la pilule et l'hormonothérapie substitutive ont été respectivement publiés dans Nexus n°1, 2, 15 et 19.
Sherill part en tournée pour donner une série de conférences en Australie de mars à mai 2003. Visitez son site internet à l'adresse http://www.ssellman.com pour obtenir des détails sur cette tournée ainsi que sur d'autres tournées prévues en 2003 ou envoyez lui un e-mail à l'adresse [email protected]. Pour vous abonner à sa publication électronique mensuelle sur les hormones, envoyez lui un e-mail à l'adresse suivante [email protected]
Notes de fin :
1. Angier, Natalie, Woman : An Intimate Geography, Houghton Mifflin Company, New York, 1999, p. 94
2. Wright, Dr James, The Gold Coast Bulletin, mercredi 26 juin 2002, p. 31
3. Coutinho, Elsimar M. et Segal, Sheldon J., Is Menstruation Obsolete ? Oxford University Press, USA, 1999
4. James-Enger, Kelly et Brown, Emma-Charlotte, « Which Pill Can Stop Your Period and Prevent Cancer? » She Magazine (Australie), avril 2002, p. 107
5. ibid
6. National Toxicology Program « Report on Carcinogens » dixième édition, http://ntp-server.niehs.nih.gov
7. Site Internet : http://ntp-server.niehs.nih.gov/htdoes/88RoC/RAC/Norethisterone.html
8. Wilks, John, A Consumer's Guide to the Pill and Other Drugs, Freedom Publishing Company Pty Ltd, Australie, 1996, p. 16
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10. Naish, Francesca, Natural Fertility, Sally Milner Publications, Australie, 1996, p.14
11. Thomas, D. B. « Oral contraceptives and breast cancer », Journal of the National Cancer Institute 1993 : 85 : 359-64
12. Olson, H. et al. « Proliferation and DNZ ploidy in malignant breast tumors in relation to early oral contraceptive use and early abortions », Cancer 1991 : 67 / 1285-90
13. Wilks, John, ibid., p.59
14. Kass-Wolff, J. H., « Bone loss in adolescents using Depo-Provera », J Soc Pediatr Nurs 2001 jan-mars : 6 (1) : 21-31
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16. Spartos, Carla, « Sarafem Nation », The Village Voice, 6-10 décembre 2000
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20. Am J Epidemiology 15 mai 2000 : 151 (10) : 951-57
21. Voir : http://www.mercola.com/2000/apr9/prozac_backlash.htm
22. Garnett, Leah R., « Prozac Revisited », Boston Globe, 5 juillet 2000
23. ibid
24. Rappaport, John, « School Violence : The Psychiatric Drugs Connection », Nexus n°5, nov-déc 99
25. Site Internet de la FDA, http://www.fda.gov/bbs/topics/ANSWERS/2003/ANS01187.html
Sources
Nexus n°26 - Mai/Juin 2003 - Pages 9 à 15
Auteur : Sherill Sellman
Traduction : Christèle Guinot
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