Je me pose une question.
Ne le prenez pas mal surtout, ceci n’est pas du mauvais esprit (pour une fois). J’ai lu le dernier, enfin, je veux dire, le nouveau livre de Bernard Giraudeau, Les dames de nage.
Oui, bon. Sympa, mais sans plus. Si l’écriture est belle, l’histoire part dans tous les sens. Ce roman (biographie déguisée) est décousu et j’y ai trouvé pas mal de pages chiantes. Je sais, des
choses comme ça ne se disent pas. Surtout que l’homme se bat contre la fameuse « longue maladie ». Ce n’est pas péché de le dire puisqu’il en parle dans toutes les interviews. Ma question
(j’en reviens à mon propos initial) est simple : peut-on dire du mal d’un roman écrit par un homme qui lutte pour rester en vie ? Sans être cinglant, peut-on vraiment critiquer
négativement un homme aussi courageux que Giraudeau ? Encore une fois, j’ai une grande admiration pour cet homme, je vous assure. Mais, je me suis retrouvé en face de lui et je me suis vu ne
pas exprimer ce que je pensais réellement de son livre. Pour moi, c’est un sacré problème. J’ai fait preuve de commisération, rien de plus. Je n’ai pas eu le cœur de lui dire des choses négatives.
Bernard Giraudeau est un type bien et en plus, malade. Parce que je le savais en le rencontrant, cela a parasité ma façon de mener mon interview (alors que je suis capable d’être une vraie teigne).
J’aborde ce sujet un peu délicat parce qu’il se trouve que je ne lis que des articles dithyrambiques dans la presse et je ne vois à la télé que des journalistes ou animateurs se prosternant devant
son œuvre. J’en suis le parfait exemple mais c’est agaçant. Quoi, Giraudeau a écrit LE livre parfait ?
Il faut raison garder. Bernard Giraudeau a écrit un livre honorable mais qui ne mérite pas ces concerts de louanges. J’en suis certain.
Qu’en pensez-vous ?
Rastignac