Depuis longtemps je me posais la question à laquelle Serge Faubert répond ce matin brillamment :
L’ovale n’est pas moins populaire que le foot - même s’il est davantage terroir que cités industrielles. Sport de contact, il est plus brutal. Et pourtant, jamais on n’a assisté dans les tribunes ou devant les stades à de pareils déferlements de violence et de haine. Pourquoi ? Parce que le rugby est un sport d’équipe alors que le foot n’est qu’un rassemblement d’individualités qui se partagent un territoire. Une cohabitation. Au pays de l’ovale, tout s’organise autour du porteur du ballon. On l’accompagne, on le soutient. L’exploit résulte toujours d’une construction et d’un mouvement collectif. Au rugby, chacun a sa place. Petits, grands, gros, maigres, la diversité est la clé de la réussite. D ’abord l’équipe, ensuite les joueurs.
Au foot, on marque l’adversaire. Individu contre individu. Chacun pour soi. La loi de la jungle. C’est mon coin de pelouse, j’y étais le premier. Aucune transcendance collective. Les autres ne sont que des faire-valoirs, tout juste bons à faire la passe qui permettra de briller. Cette différence ontologique détermine les comportements. Bling bling pour les stars du ballon rond, baston et pochetronnade pour les tribunes. Car, pour atteindre le paradis du Mercato, comme le CAC 40, il faut d’abord écraser l’autre. (c) SF
(A noter que je ne suis pas sur de partager le parallèle Sarko/foot que fait Serge Maubert)