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Samedi défi: le texte de Val

Par Pandora
Voici le texte de Val pour lequel je devais écrire une suite dans le cadre de samedi défi


Tout a commencé le jour ou j’ai promis à Sophie d’arrêter de boire et de fumer. Je m’en souviens très bien. Ce n’était pas une résolution du nouvel an. Là, c’était plutôt une réponse à sa mise en demeure. « T’arrêtes, ou je me tire ! ». En fait, je n’ai même pas vraiment promis. Je lui ai répondu « Ne pars pas ». Elle a pris ça pour une promesse. Toujours est-il que je savais ce qui m’attendait si je ne m’exécutais pas. J’aurais tout fait pour ne pas qu’elle parte…

Bien sûr, je n’ai pas réussi à arrêter de boire, et encore moins de fumer. Comme il n’y avait ni alcool ni cigarettes à la maison, j’ai dû ruser. Un mensonge de rien du tout, ça mange pas de pain. Chaque soir, après le travail, j’allais au bar du coin. J’achetais un paquet de clopes et je commandais une dizaine de demis. Et, chaque soir, je l’appelais, prétextant une réunion de dernière minute au travail. Et, pour les sous, j’avais ma combine. J’ai commencé à lui dire à quel point ma boite allait mal financièrement, et les difficultés que j’avais à me faire rembourser mes notes de frais. Au début, c’est passé comme une lettre à la poste, avec Sophie !

Et puis j’ai pris peur, le jour ou Sophie, en colère, a eu l’idée saugrenue d’appeler mon patron. Elle voulait lui réclamer toutes ces heures sup’ non rémunérées et aussi le remboursement des notes de frais. Alors, j’ai avoué à Sophie que j’avais menti…

Je lui ai expliqué que j’avais retrouvé un ancien copain devenu SDF, et que, chaque soir, je passais un moment avec lui sur son banc, que je lui achetais des vêtements, des cigarettes, de la bouffe, et que parfois je lui payais l’hôtel. Je lui ai dit que je n’avais pas osé le lui avouer, pensant qu’elle me gronderait.

Sophie ne m’a pas grondé. Et, pendant quelques jours, j’ai encore pu faire illusion et vivre ma double vie avec ma clope et mon verre de bière.

Seulement voilà, tout s’est compliqué lorsque Sophie m’a carrément dit d’emmener mon ami ici, qu’on pourrait le nourrir et le loger le temps qu’il retrouve un travail. J’étais dans l’impasse !

Alors, j’ai pleuré. Un soir, je me suis couché à ses pieds en sanglotant. J’ai imploré son pardon. Je lui ai tout raconté : que j’avais une maîtresse, que chaque soir je la retrouvais dans un hôtel miteux, que je lui offrais des bijoux, que je l’invitais au restaurant… J’étais prêt à tout pour éviter qu’elle découvre que je fumais et buvais encore en cachette et qu’à cause de cela elle ne me quitte.

Ça n’a pas fonctionné. Ce soir là, Sophie m’a dit, d’un ton sec et les yeux plein de haine : «  Je serai partie demain matin ».

J’étais dans l’impasse la plus totale. Il n’aurait servi à rien de rétablir la vérité. Elle me l’avait dit : « T’arrêtes ou j’me tire ! ». Tout lui avouer n’aurait rien changé.


Ma suite sera en ligne à 10 heures ;-)

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