L’illettrisme touche entre 10% et 14% de la population âgée de 18 à 65 ans qui a été scolarisée pendant au moins 5 ans. Ce « taux d’illettrisme » est beaucoup plus élevé que ceux des enquêtes de l’Insee d’il y a une dizaine d’années. Une enquête réalisée par l’ANLCI (Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme) révèle des statistiques édifiantes :
- - Le taux d’illettrisme est en hausse de 100% dans les ZUS (Zone Urbaine Sensible) et représente 18% de cette population
- - Plus de 50% des personnes ayant étudiées dans une langue étrangère au plus jeune âge éprouvent des difficultés de lecture du français.
- Les hommes sont plus souvent en difficulté que les femmes : entre 11 et 16% contre 7 à 12% pour les femmes.
- Enfin, les personnes les plus âgées qui n'ont pas appris le français à l'école sont plus souvent concernées que les jeunes.
On pourra regretter
l’absence de statistiques sur l’origine (pays de naissance, catégorie sociale) des personnes en situation d’illettrisme, qui aurait permis d’effectuer des corrélations révélatrices de la
situation.
Aujourd'hui, l'illettrisme chez les jeunes se mesure au moment des Journées d'Appel et de Préparation à la Défense (JAPD, qui remplacent les anciens "trois jours"). Ainsi, en 2001, parmi les 611 000 jeunes qui s'y sont présenté, près de 23 000 (4%) ont été repérés en
grande difficulté par rapport à l'écrit. Parmi les problèmes rencontrés figuraient l'orthographe, et les problèmes liés à la dyslexie.
On peut d’ores et déjà distinguer plusieurs causes de l’augmentation de l’illettrisme :
- L’inefficacité des méthodes « douces » de l’éducation nationale et notamment de l’apprentissage par le jeu.
- L’augmentation de la population immigrée pour laquelle le français est bien souvent la seconde langue vivante qui contribue à augmenter ces statistiques
- Le laxisme dans les écoles, collèges et lycées : les cours ne s’y déroulent pas avec le sérieux et la discipline nécessaire.
Alors qu’autrefois, ceux qui obtenaient le Certificat d’Etude, - toutes classes sociales confondues – savait réellement lire, écrire et compter, on peut s’interroger sur l’(in)efficacité des méthodes prônées par l’Education Nationale depuis 20 ans. Il est stupéfiant de constater que nombre de jeunes sortant du système scolaire (Bac) ont un niveau général inférieur à leurs aïeux.