Depuis l'annonce du dépôt de bilan de la banque américaine Lehman Brothers, l'Elysée s'est transformé en QG de crise, explique un conseiller du président. Le Premier ministre, François Fillon, qui participe tout de même aux réunions d'arbitrage, est plutôt "l'interface avec les parlementaires", ajoute-t-il.
Tout est arbitré ici". En une phrase prononcée vendredi 10 octobre, un conseiller de Nicolas Sarkozy lève toute ambiguïté, s'il y en avait encore, sur le partage des rôles au sommet de l'Etat français dans la gestion de la crise financière. "Les décisions politiques se prennent ici" tandis que le Premier ministre, François Fillon, qui participe aux réunions d'arbitrage, est plutôt "l'interface avec les parlementaires", précise le même collaborateur. La décision des autorités américaines de laisser la banque Lehman Brothers déposer son bilan, le 15 septembre - ce que dans l'entourage du président français on qualifie de "grosse bêtise" - a été un tournant. C'est à ce moment-là, ajoute-t-on, que Nicolas Sarkozy a décidé de donner publiquement sa vision de la crise, dans un discours prononcé 10 jours plus tard à Toulon.