MONTREUX (SUISSE), 9 oct 2008 (AFP). Les ventes de produits issus du commerce équitable devraient ralentir dans le sillage de la demande mondiale en raison de la crise financière, sans pour autant modifier une tendance de croissance à plus long terme, ont estimé jeudi les experts.
“Je pense qu’il y aura un impact limité (de la crise, ndlr) sur la part de marché du commerce équitable, les personnes achetant ces produits étant indifférentes à un supplément de 5 ou 10%” du prix d’achat, a expliqué le directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, lors d’un Forum sur le commerce mondial à Montreux.
Le commerce équitable devrait représenter 5 à 10% du marché des pays en développement, a estimé également M. Lamy selon lequel les producteurs de bananes des Caraïbes ont notamment bien profité du mouvement.
Malgré la concurrence difficile des producteurs d’Amérique latine, certains ont réussi à se faire une place dans le mouvement du commerce équitable, devenu “une niche”, a encore indiqué M. Lamy.
Alex Brigham, directeur du centre de recherche Ethisphere Institute, a souligné pour sa part que la majorité des ventes équitables portaient sur “des produits de bases”, telles que l’alimentation et les vêtements.
Selon l’expert, le surcoût de ces produits n’est pas astronomique. Suite à la crise, les consommateurs auront plutôt tendance à arrêter de s’offrir des cafés à “quatre dollars” dans les bars mais continueront à acheter des paquets de café équitable dans les supermarchés, estime-t-il.
Le commerce équitable permet aux producteurs d’être mieux rémunérés grâce à un prix minimum garanti, qui se répercute sur les produits vendus plus chers par rapport à la moyenne du marché.
Selon la Fairtrade Foundation, qui certifie ces produits, les ventes se sont montées à plus de 1,6 milliard de livres (1,26 milliard d’euros) en 2007, représentant une hausse de 47% par rapport à l’année précédente.
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