En lisant ce livre, j'ai cru me replonger dans l'ambiance du film O'Brother. Par un hasard curieux, j'avais vu le film la semaine précédente. Certains critiques disent que le film a été inspiré par la vie de Robert Johnson, d'autres non.
Peu importe.
Le livre, n'est pas une biographie comme les autres. Elle propose un voyage au milieu de l'Amérique profonde, de l'Amérique qui a inventé la musique.
L'Amérique des noirs qui essayaient de se sortir de leur condition de cueilleur de coton en jouant de la musque le soir. Ces pionniers ont créé des sonorités, le Blues a planté ses racines profondes dans le Delta du Mississippi puis partout ailleurs grâce à eux.
Sans eux, il n'y aurait peut-être pas eux Led Zeppelin ni les Stones. Comme le disait récemment Walter de Paduwa qui travaille sur Classic 21 et qui est certainement le plus grand connaisseur de musique que je connaisse… “Ce sont les noirs qui ont inventé une grande partie de ce que nous écoutons aujourd'hui.”
Robert Johnson, l'une des deux photos connues.
Ce fameux Robert Johnson, dont il n'existe que très peu de photos, probablement deux, était un aventurier bourlingueur et coureur de jupons. Ça lui a valu d'être empoisonné par un mari jaloux à l'âge de vingt-sept ans. Probablement le premier génie à tomber à cet âge fatidique, comme aprés lui les 4J.
Il n'a laissé que 29 titres, voici peut-être son plus grand tube, Terraplane Blues, on est en 1936 ou 1937 lors d'une des deux seules sessions d'enregistrements de Johnson, l'année suivante il était mort.
Terraplane Blues
Le bouquin nous fait voyager à travers la poussière des bars et salles miteuses dans lesquelles jouait Robert Johnson. On y rencontre des musiciens qui l'ont côtoyaient et qui parlent de son génie. La rumeur de l'époque disait d'ailleurs qu'il avait vendu son âme au diable contre des dons musicaux exceptionnels.
Très jeune il avait été rejeté par un groupe dans lequel il voulait jouer. Mais il ne savait pas du tout jouer.
Trés peu de temps plus tard, il était revenu à la charge en demandant à montrer à nouveau ses talents. Il savait alors jouer parfaitement. D'ou la rumeur. D'autant que pendant une période, il jouait parait-il en tournant le dos pour ne pas être vu, pour ne pas trahir son secret ?
Dépaysant et passionnant ce petit livre de moins de 110 pages. Ce n'est pas un livre, c'est une ambiance.
A la recherche de Robert Johnson, par Peter Guralnick, aux éditions Castor Music. 12 €.