L’entente cordiale entre Bordeaux et Saint-Etienne pourrait bien n’être qu’une question de supporters. En effet, le club aquitain vient de saisir la commission juridique de la Ligue de football professionnel (LFP) au sujet du transfert de Pascal Feindouno il y a deux semaines à Al-Sadd, un club du Qatar. Comme nous l’annoncions dans notre édition du vendredi 26 septembre, cette vente impliquait en fait trois parties. Au moment de quitter les Marine et Blanc pour rejoindre les Verts à l’été 2004, le joueur guinéen avait une clause dans son nouveau contrat comportant un intéressement de 50% pour les Girondins sur le montant d’un éventuel prochain transfert. Afin d’éviter de reverser une part trop importante à son homologue bordelais, le club stéphanois a donc inclus Nivaldo, son défenseur brésilien, dans la transaction avec Al-Sadd : au lieu de lui vendre Feindouno 8 millions d’euros pour en donner la moitié à Bordeaux, il a ainsi reçu 5 millions d’euros pour Feindouno et 3 pour Nivaldo. Et Bordeaux «seulement» 2,5, soit un manque à gagner de 1,5 million d’euros. «On peut s’étonner des montants évoqués», estime Jean-Louis Triaud, le président des Girondins qui assure «ne soupçonner rien, ni personne», mais entend faire toute la lumière en ayant accès aux documents du transfert. «Si l’on n’est pas convaincu, on se réserve le droit de saisir les juridictions de commerce compétentes.» Les dirigeants des deux clubs s’expliqueront devant la LFP le mardi 28 octobre. Les Bordelais devront alors prouver que la valeur de Nivaldo a été sur-évaluée.
GB (avec AFP)