Coopération transfrontalière, autonomie régionale : les espérances d'une eurorégion en gestation
Par Yavuz Mildon
Lorsque les canons se turent dans les Balkans, lorsque nous réussîmes à « geler » les conflits « chauds » en Europe, il y eut un profond soupir de soulagement. Les valeurs démocratiques, le respect des droits de l'homme et la primauté du droit civilisé semblaient avoir triomphé de la loi de la jungle, du modèle machiavélique de l'ambition politique foulant aux pieds la dignité humaine, du monde où « la force prime le droit ».À cette époque, au début des années 1990, l'Europe du Sud-Est et le Caucase du Sud étaient les deux régions de notre continent ravagées par des conflits, mais c'est l'Europe du Sud-Est - principalement l'ex-Yougoslavie - qui attirait le plus l'attention de l'opinion publique en raison des atrocités qui y avaient été commises.
La paix fut arrangée, et les organisations internationales - Nations Unies, Conseil de l'Europe, Union européenne et OSCE - réagirent rapidement pour faire entrer la région dans leur orbite. Mais il subsistait dans le bassin de la Mer Noire, où l'Europe du Sud-Est rencontre le Caucase du Sud et l'Est « politique » de notre continent, quatre conflits « gelés » : ceux d'Abkhazie, du Haut-Karabakh, d'Ossétie du Sud et de Transnistrie.
L'un de ces conflits vient d'exploser en des hostilités déclarées, nous rappelant que les conflits « gelés » ne peuvent rester froids indéfiniment et appellent un règlement exhaustif, négocié et pacifique.