L’homme qui écrit ses racines nomades depuis une cinquantaine de romans a décroché le Nobel de littérature. Il dit son errance à l’empan du monde avec des mots simples, de sa voix apaisée, au cillement aérien, mais aux calmes certitudes dès qu’il s’agit d’écrit, plaisir nécessaire, pour lui, pour nous. Il a su tisser et retisser ses liens de famille aux écartèlements majestueux, Bretagne, Maurice, breton, créole, marrons et autres histoires, Londres, anglais, Nice, Etats-Unis, Mexique, espagnol, Indiens, attrapeurs de rêves, Panama, Vanuatu, bichelamar, Nouvelle-Calédonie de hauts parlers kanaks, Nigéria, Afrique, Corée.
Jean-Marie Gustave Le Clézio ne clôt rien du monde ; arpenteur-raconteur-tenants-et-aboutissants, géant guerrier comme l’araignée fragile en sa toile, en son royaume de textes, prisonnière de son espérance, de son doute, effleurant des nœuds d’imaginaires, réseaux de substance morale, rêves de peuples premiers, enfance ô combien fécondante, père d’Afrique, mère musicienne, ritournelle de la faim.
Nobel, belle gueule, belle œuvre, bravo Le Clézio !
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