Le PS dénonce un budget en "trompe en l'oeil"

Par Benoit De Sagazan

Alors que Christine Albanel se félicite d'un budget pour son ministère en hausse de 2,6 %, le parti Socialiste dénonce lui "un budget en trompe l'œil" et relève que "Les autorisations d'engagement pour les monuments historiques et l'archéologie baissent de 70 millions d'euros, soit -20 %, et ceux des musées de 55 millions, soit -14%." :

Communiqué du Parti Socialiste, du 6 octobre 2208
Le budget de la culture pour 2009 : Le PS constate une récession programmée
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Une fois de plus, le pouvoir présente le budget de la culture en trompe l'œil. L'annonce officielle est une hausse de 2,6 %. Mais la hausse réelle des crédits inscrits au budget de l'État est seulement de 1,1 %, alors que l'inflation est prévue à 2 % et risque d'être supérieure. De plus, déduction faite des dépenses de personnel (salaires des fonctionnaires), cette hausse n'est plus que de 0,2 % ! Enfin, ce budget est à nouveau frappé d'un gel. En vérité, les artistes, les institutions et les acteurs de la vie culturelle vont à nouveau connaître un budget de récession.

La hausse optique est obtenue par des ressources extrabudgétaires, par définition non pérennes, de 35 M euros, issues de recettes de cession d'immeubles de l'État. En particulier, 15 M euros sont ainsi donnés au spectacle vivant, mais les crédits budgétaires qui lui sont alloués connaissent 0 % d'augmentation! Cet expédient fragilise le financement du spectacle vivant et ne règle en aucune façon ses difficultés structurelles.

L'analyse du budget pour 2009 ne justifie aucunement l'exercice d'autosatisfaction auquel le gouvernement s'est livré. Les crédits consacrés à l'éducation artistique et à la démocratisation de la culture ne sont pas « consolidés », mais strictement maintenus au niveau catastrophique qui est le leur, après des années de baisse astronomique. Les autorisations d'engagement pour les monuments historiques et l'archéologie baissent de 70 M euros, soit -20 %, et ceux des musées de 55 M, soit -14%. De même, la réalisation de grands travaux à Paris ou en Ile de France est certes légitime (Philharmonie, quadrilatère Richelieu, Palais de Tokyo, centre des archives nationales à Pierrefitte -sur-Seine), mais va se traduire, dans un budget en stagnation, par une réduction de la part des crédits d'investissements consacrés aux régions, contrairement aux allégations ministérielles.

Plus gravement encore, le projet de loi de programmation des finances publiques pour 2009-2011 annonce la couleur, c'est-à-dire l'abandon de toute politique dynamique pour la culture. Durant les 3 prochaines années, le budget de la culture ne progressera que de 0,7% par an (hors gel) : 2,78 Mds euros en 2009, 2,8 Mds en 2010, et 2,82 Mds en 2011. Surtout, un choix politique est fait, celui de sacrifier le budget du « Programme Création » (c'est à dire les crédits du spectacle vivant, des arts plastiques et de la création littéraire), mais le pouvoir ne le dit pas : mensonge par omission. En effet, sur cette période, ces crédits sont appelés à baisser de 16 M en 2010, et de 22 M en 2011, soit -3 % ! C'est extrêmement grave. C'est, clairement, une immense menace qui pèse sur toutes les activités de création et de diffusion dans notre pays.

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