Dans le toujours intéressant blog 8 Méridiens ∞ Parallèles 8, un article sur le processus actuel au Paraguay. Pour ceux qui suivent de loin l’actualité sud américaine, je rappellerai que le nouveau président Paraguayen, Fernando Lugo est le premier président depuis des décennies (dictature inclue) à ne pas être du partie colorado (le partie de l’oligarchie paraguayenne). Fernando Lugo a aussi la particularité d’être un ancien évêque catholique, tenant de la théologie de la libération, le principal mouvement catholique d’obédience marxiste, qui a été un des piliers contre les différentes dictatures sud américaines, l’équivalent de nos prêtres ouvriers en France.
L’une de ses principales promesses de campagne a été une réforme agraire total dans un pays ou les latifondos produisent à tout va du soja (ça vous rappelle l’Argentine, ben c’est pire) sur des territoires gigantesques bien souvent obtenus pendant la dictature de Stroessner.
Propos recueillis par Benito Perez
S’il est un pays sud-américain méconnu, c’est bien le Paraguay. «Nous ne sommes pas nationalistes, mais quand même! se lamente Anibal Avalos. Il faudrait que mon pays fasse parler de lui autrement que par la corruption et les trafics.» Cet autre Paraguay, le jeune paysan l’incarne mieux que de longs discours. Fils d’agriculteurs expulsés de leurs terres sous le régime du général Stroessner, il n’a cessé de se battre, avec sa communauté de San Isidro del Jejuí, pour recouvrer ses droits. «Chrétien en actes, pas en prières», il a intégré la Ligue agraire chrétienne à la pointe du combat contre la dictature et les grands propriétaires terriens. A la répression, il a répondu par le droit, se formant et informant des mécanismes de la justice. Aujourd’hui, Anibal Avalos s’investit pour une véritable réforme agraire qui protège l’environnement et la culture paysanne face à l’invasion du soja transgénique. De passage à Genève, le militant exprime son optimisme six semaines après l’investiture du premier président de gauche paraguayen, l’ancien évêque Fernando Lugo.
Lire les commentaires est aussi fortement conseillé, particulièrement le premier très long en espagnol. On se rend compte en le lisant que la tâche de Lugo va être extrêmement complexe, mais pas seulement à cause de la droite rétrograde qui a gouverné si longtemps le pays, mais aussi à cause de cette extrême gauche, tout aussi rétrograde, obsédée par ses rêves de grands soirs. Le commentaire, signé parti communiste paraguayen, est absolument effarant, édifiant et inquiétant. Esperons que le PCP ne représente que l’auteur de ce commentaire.