Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a de l'eau dans le gaz entre Jean-Marc Ayrault et Jack Lang. Rappel de la chronologie des faits.
Premier round
Depuis quelques jours, le bruit court que l'Elysée et le gouvernement pourrait demander à Jack Lang de participer à une commission de réflexion sur la réforme de nos institutions aux côtés d'autres personnalités politiques.
Deuxième round
Lors de l'émission Questions d'info du 04/07/07 sur LCP et France-info, Jean-Marc Ayrault a déclaré que s'il décidait de participer à cette commission il ne serait plus à part entière membre du groupe PS. Jean-Marc Ayrault a même ajouté : Je lui déconseille de le faire, il n'a pas encore décidé, s'il le décidait il en assumerait toutes les conséquences".
Troisième round
Dans une lettre adressée à Jean-Marc Ayrault, Jack Lang annonce le 5 juillet qu'il boycottera les réunions du groupe socialiste à l'Assemblée nationale : J'ai pris la décision de ne plus participer aux réunions du groupe socialiste aussi longtemps que tu le présideras avec de telles méthodes..
Mon point de vue
La proposition faite à Jack Lang est tout à fait justifiée. D'abord, Jack Lang est agrégé en droit public et connait bien les institutions françaises. En 2004, il a notamment rédigé un ouvrage intitulé Un nouveau régime politique pour la France aux Editions Odile Jacob. Ensuite, la réforme de nos institutions suppose une modification de la Constitution ce qui nécessite une majorité des deux tiers d'où la nécessité d'avoir un consensus gauche / droite pour arriver au bout de la démarche. Il existe certains sujets qui peuvent et même doivent dépasser les clivages politiques et la réflexion sur les institutions en fat définitivement parti. Enfin, le fait de participer à une commission ne peut pas être comparé au fait de rentrer dans un gouvernement. S'il accepte de faire partie de la commission, Jack Lang n'est nullement tenu à une quelconque solidarité gouvernementale. La décision de Jean-Marc Ayrault d'exclure Jack Lang du groupe PS est tout simplement stupide et ne participe pas à la modernisation des pratiques politiques.