Entre coloc’, on partage tout.
Évidemment, c’est pas Elsa qui cause ça. Non, évidemment, vous l’aurez remarqué, rapport qu’Elsa, elle salue systématiquement la foule à tout va, avant.
Moi, non.
La polissure, ça m’agace jusqu’à la plus haute cime, parfois. Souvent, voire même.
Enfin donc.
Outre les clefs, et les sacs poubelles, donc, on partage tout.
(A propos de clefs, faites-moi penser à absolument changer mon porte-clef, qui ne mérite ni l’appellation de porte, ni l’appellation de clef)
Ni donc l’appellation de porte-clef.
Bref.
Un soir, en pleine séance de quasi-vaudousiation, figurez-vous que j’étais la préposée à la prise de photo.
C’était avant de m’enfoncer six baguettes chinoises dans le naseaux.
C’était après avoir fait la guenon sous morphine hyperactive sur une commode.
C’était surtout en pleine crise de flagrant délit.
Car oui. Elsa, en plus de se baisser le collant à mi-mollet pour faire genre qu’elle se pedestro-photographie elle-même, et de faire genre qu’elle achète des légumes (la bitte de cacahuète est encore au frais, merci pour elle), en plus de tout, donc, elle cache un secret.
Elsa, elle a un TOC.
Mais quand je dis TOC, je dis TOC.
Un peu dans le sens où si elle ne livre pas à ce rituel, elle se mettra à sauter partout, tel le hérisson épileptique, en émettant des sons hyperaïgus de chouette hulotte après un choc anaphylactique.
Ou encore, si, pour s’auto infliger de la punition pour non respect de sa sacro-sainte règle du jeu, elle choisissait de rester sur une jambe, telle le flamand rose, en se grattant le ventre de a main gauche.
Mais, sans vous faire mariner encore plus longtemps, je vous revèle l’irrévélable.
Le premier geste de la marquise, quand elle ouvre la porte, le soir venu, se résume en quatre gestes.
Elle attrape un chouchou orange.
Elle noue sa touffe chevelue en un immonde catogan.
Elle attrape une pince rose.
Elle se fait un kiki ridicule sur le front.
Le tout, sans brosse à cheveux.
Affligeant.
(Photo prise à l’insu de son plein gré, sans avertissement, avec moults protestations post-flashiements)
Ouais. Entre coloc’, on partage tout. Même les codes d’accès de blog…
(Laissez moi vous dire que je sens poindre la méga punition, quand elle va se rendre compte de la subterfugerie. Je sens bien l’obligation de ramper pendant six heures trente, lèvre pendante, à lui offrir des canapés de saumon fumé à la braise, le tout sous des feuilles de bananier que j’agiterai pour lui faire de l’air.)
(N’empêche qu’on peut constater, quand même, que j’ai fait gaffe à respecter les codes couleur. )