Serait-ce le sentiment de toute puissance, certes légitime vu comme le paquet fiscal, le service minimum dans les transports ou encore les peines plancher, sont passés sans provoquer le moindre remous, qui pousse François Fillon et Xavier Bertrand a en faire trop en évoquant l’idée d’instaurer un service minimum à l’école ???
En tout cas, même s’il semble certain que ce projet traîne dans leurs cartons, annoncer une telle volonté est la meilleure façon de s’assurer une rentrée sociale chaude pour le gouvernement alors pour le moment, la technique sarkozienne du mouvement perpétuel avait permis d’échapper à un vrai mouvement de grogne. Preuve, que cette annonce est pour le moins prématurée, surtout que les enseignants n’ont pas encore digéré l’annonce du nombre de suppressions postes pour la rentrée, il a fallu que le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, monte au créneau pour assurer qu'"il n'y a pas, à ce stade, de projet en préparation devant le Parlement sur le service minimum autre que celui portant sur les transports actuellement débattu". Après la TVA-sociale, ce n’est la deuxième fois en deux propositions que le Premier ministre se fait sèchement retoquer par l’Elysée. Cette fois-ci c’est même pire puisque François Fillon est désavoué par l’un de ses ministres (qui a sans aucun doute pris ses ordres directement auprès de Nicolas Sarkozy au cours du Conseil des ministres).
Face à une telle sortie, le parti socialiste oublie un temps ses dissensions pour se lever comme un seul homme derrière son premier secrétaire pour hurler à la "provocation" et ajouter : "dire qu'il faudrait généraliser le service minimum à tous les services publics et notamment à l'éducation, c'est créer immédiatement une réaction à l'Education nationale. "On voudrait favoriser une rentrée conflictuelle qu'on ne s'y prendrait pas autrement". S’il n’a pas tort sur le fond, François Hollande à trop vouloir jouer à l’opposition systématique, tombe dans tous les pièges, même les plus grossiers. En effet à s’opposer d’emblée à toute proposition du gouvernement, que peut-il répondre au bon sens raffarinien d’un François Fillon affirmant : "plaçons-nous d'un point de vue pratique : s'il y a une grève, il faut quand même s'organiser pour savoir ce qu'on va faire avec
les enfants" ???
Mieux aurait fallu fustiger, comme la CGT, "l’hypocrisie" d’une telle mesure, ou mieux, comme la CFDT, rappeler que "si le but c'est d'obtenir une amélioration du dialogue social, dire 'la loi décrète que et il n'y a plus de discussion', c'est complètement contre-productif".