Les financiers devront revenir aux fondamentaux et financer l'économie réelle
Sans pilote dans l'avion, le système financier mondial sans régulation est en crise grave. Comme toute crise, celle-ci est à la fois porteuse de risque et d'opportunité :
- le risque pour le système financier mondial est avéré avec la déconfiture d'établissements prestigieux ;
- l'opportunité de le restructurer est déjà en oeuvre dans le petit monde de la finance mondiale.
Le caractère mondial de cette crise qui ne s'est pas arrêtée aux frontières de l'Hexagone et la concertation de fait constatée entre plusieurs régulateurs est paradoxalement une chance pour l'économie réelle française : il sera plus difficile, et plus dangereux, pour les financiers dont le réalisme cynique n'a rien à envier à celui des politiques de "détourner" les sommes qui leur sont confiées.
Les sommes très importantes mobilisées par le gouvernement pour venir en aide aux banques en difficulté et pour soutenir l'activité économique des PME devraient être employées en conformité avec leur destination.
Tel n'a pas toujours été le cas !
J'ai le souvenir de la crise française du commerce extérieur de 1983 dans laquelle l'organisme financier public (ATIC) chargé de l'importation du charbon n'a pas hésité à investir aux Etats-Unis et en Afrique du sud (alors sous embargo de l'ONU) les milliards de francs alloués par le gouvernement pour soutenir le charbon français. Charbonnage de France était à l'époque l'un des plus gros investisseurs sur le marché américain...
Pendant ce temps là on faisait la chasse à l'évasion des capitaux, et des entreprises rentables du secteur "charbonnier" devaient mettre la clé sous la porte faute d'investisseurs pour soutenir leur développement !