Je suis en train de lire “Histoire de la beauté” de G. Vigarello (Points Seuil, 2004). C’est là un concept qui m’intrigue depuis longtemps, voire depuis toujours, en ce sens que si mes critères la concernant ont relativement peu varié, je m’étonne quelquefois, comme beaucoup d’entre vous je suppose, de ceux des autres.
C’est un concept à spectre large. La beauté concerne autant un morceau de musique qu’un coucher de soleil, les plumes d’un paon qu’un tableau ou une sculpture, un paysage, une fleur, un roman, une poésie, une femme, un enfant, une démonstration, ….
L’ouvrage traite, lui, de la beauté humaine et, surtout de celle de la femme. Les critères de sa beauté commencent à émerger autour de la renaissance et, à l’époque, ne concernent que le “haut”: taille, cou, teint, visage, front, bouche, yeux. Le corset à baleine et les robes “qui s’échappent à l’horizontale” au dessous de la taille, dessinant le socle d’un “haut”, unique réceptacle de la beauté féminine. Je me régale des descriptions de l’époque: “seins blanchoissant comme albâtre et tes yeux deux soleils”, “large front d’yvoire poli”, et des recommandations d’Henry VIII à ses émissaires chargés de lui choisir une femme: “Ils verront sa main nue et remarqueront bien exactement comment elle est faite, si elle est épaisse ou mince, si elle est grasse ou maigre, longue ou courte…”. Les yeux sont “saphirs radieux”, “étoiles étincelantes”, … Les critères de la beauté, y compris chez Léonard de Vinci sont alors chrétiens (le haut et le bas) et en référence à un modèle parfait.
Au XVII ème siècle, la beauté prend en compte les attitudes, mouvements, gestes et expressions: les “manières”, “l’air et la grâce”, “la grâce et la modestie”…
Le XVIIIème découvre le pied, la jambe, la chute de reins et s’applique alors au corps dans son entier. Le corset e fait plus souple. Les miroirs de petits et réservés au “haut” deviennent psychés permettant à la femme de “se considérer à loisir des pieds à la tête”…
C’est vers la fin du 19 ème siècle que la beauté s’intéresse aux hanches, parallèlement à une mode où la robe se fait “collante”. C’est à cette époque que ces dames se commencent à se préoccuper “d’amincir le bas”… Il faudra attendre le début du XX ème siècle et l’apparition des exercices physiques pour voir le corset disparaître, mais “… le corps “embelli” n’est plus seulement soumis aux soins du visage, ou aux mouvements physiques génériques, ou encore aux bains amincissants, il est soumis à des applications correctives précises, à des massages, à des interventions topologiqes variées”.
J’arrête là la description d’un ouvrage à la fois savant et agréable à lire qui se poursuit en montrant notamment comment la beauté devient synonyme de minceur et où les critères de la beauté traduisent les oppositions entre les groupes sociaux, les genres et les générations.
- Gauche et Europe: Quelques rappels bienvenus sur le blog Déchiffrages, qui, ensuite, s’intéresse aux rénumérations indécentes des grands patrons des banques US.
- Mardi soir, soirée de l’UP 06 : L’histoire récente (1840), mouvementée et intéressante de la création d’Alphonse Sax. Né trop tard pour être intégré dans les orchestres symphoniques, l’instrument, malgré le soutien, dès sa création, de Maurice Ravel va, avec quelques incursions dans la musique classique, se développer essentiellement dans les musique militaires avant de s’épanouir, en traversant l’Atlantique, et à partir de la Nouvelle Orleans, avec le Jazz. Avec malheureusement moins de monde qu’attendu (du fait de la grève du tram ?). Mais une excellente soirée agrémentée par quatre morceaux d’un quatuor de saxophones d’élèves (très avancés) du Conservatoire Régional de Musique.
- La Grande Bretagne du très libéral Gordon Brown nationalise partiellement 8 banques (après une autre, complètement, il y a quelques semaines). Mais que va dire l’autre très libéral Tony Blair, maintenant conseiller de banques et institutions financières de la City ? Décidément, le New Labour mène à tout.
- Qu’il m’est irritant de revoir l’ensemble des déclarations de ces dernières semaines de Mme Lagarde, de MM Fillon, Woerth, Sarkozy et séïdes pour leurs tentatives d’enfumage, alors que tous les gens sérieux savent que nous ne sommes qu’aux débuts de cette crise. La démocratie crève de promesses non-tenues et de mensonges de ces gens-là, experts dans ce domaine. Faudra-t-il en arriver à ce que le Mammouth énervé répète presque tous les jours: “Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1793, Art 35: “Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs”.
- Le FMI prévoit une “croissance française” à 0,2% en 2009 alors que le budget 2009 est bâti sur une hypothèse de 1 à 1,5% (Le Monde, qui signale que “La France est l’un des pays pour lesquels les prévisions ont été le plus fortement abaissées”), ainsi qu’une nette reprise du chômage et, à demi-mot, des déficits publics qui dépassent la barre des 3%. Notre président va finir par s’user même les gencives.