Journée de (comme c'est le cas sur le MICEX à Moscou jusqu'à vendredi par exemple)très grande volatilité à la bourse de Paris aujourd'hui avec un afflux en début de séance d'un nombre important d'ordres de vente ne trouvant pas de contrepartie à l'achat et qui ont déclenché assez rapidement des salves d'ordres STOP pré-enregistrés à la vente.
Peu avant 10 heures, l'ensemble des seuils psychologiques et graphiques explosaient les uns après les autres sans retenue avec une violence supérieure à lundi. Un 2nd Krach était en cours. Comme le détaille le graphe ci-dessous et comme le prévoit le modèle de cotations de la plate-forme NYSE-Euronext, qui gère la bourse de Paris et le CAC 40, des coupe-feux ont opéré jusqu'à interrompre à 2 reprises le calcul de l'indice. Si l'évènement est tout à fait exceptionnel avec dans la même séance une suspension de cotation du CAC pour 'trop forte baisse' et ensuite 'pour trop forte hausse', il convient de retenir qu'il ne s'agit là que d'activations réglementaires standards pour justement parer à ce type d'évènements et enrayer les chutes libres sans fin. Cela ne signifie en rien qu'une décision a été prise par les autorités et encore mois qu'il y a eu 'fermeture' même temporaire de la bourse aujourd'hui
Vous avez d'ailleurs été confrontés peut être vous-mêmes à des réservations à la baisse ou à la hausse qui suspendent pendant quelques minutes le cours de vos titres à cause de % de variations trop élevés sortant des seuils de réservations. Ici le nombre de titres dans ce cas était simplement trop important pour continuer à calculer le CAC 40 qui est resté après 10 heures bloqué sur - 8,18 % pendant près d'une demi-heure.
Le plan anglais n'enraye pas la chute :
Le Trésor britannique a annoncé ce matin un plan de renflouement à hauteur de 500 milliards £ :
- avec 50 Mds £ destinés à des nationalisations partielles de banques (achats d'actions de 8 grandes banques)
- 200 Mds £ pour des rachats de mauvaises dettes
- 250 Mds £ de lignes de crédit pour le marché interbancaire
La bourse de Londres termine en baisse de - 6,34 % même si ce plan a soutenu les bancaires anglaises car le reste de la cote est très affecté par les craintes de voir la crise financière détériorer l'économie sur le terrain.
Baisse des taux de la part des banques centrales: Cette peur d'une crise économique 'longue' qui se conjugue avec la crainte sur les banques est un des éléments déterminants de l'évolution des bourses depuis lundi. Pour contrecarrer cet aspect, la Fed et la BCE se sont concertées pour abaisser de - 0,50 % leurs taux directeurs. Les taux US tombent à 1,50 % (la marge de manoeuvre à la baisse devient très faible dorénavant) et ceux en Europe régressent donc à 3,75 %. Les banques centrales au Canada (2,5 %), en Suède, en Suisse et en Angleterre (4,5%) ont fait de même.
Les bourses se sont envolées sur la nouvelle comme vous pouvez le constater sur le graphe à mi-journée mais cela n'a pas inversé le sentiment d'ensemble de manière durable, cette manoeuvre exceptionnelle raisonnant pour beaucoup comme un autre aveu de la gravité de la situation dans un concert de discours se voulant rassurants parfois à l'excès.
"Dislocation" et mesures prises dans "l'urgence" sont les constats qui s'imposent ce soir , les intentions étant au niveau des états contredits parfois dans les heures qui suivent en cas de besoin comme la volte-face de l'Islande de figer son taux de change contre l'euro et l'annonce par le gouvernement français qui ne souhaite toujours pas de plan, les banques françaises n'en ayant pas besoin, mais va mettre en place une entité spéciale pour investir dans les banques 'à titre préventif'. Même le Ministre des Finances allemand n'exclue plus dorénavant une nationalisation des banques (après la frayeur encaissée via Hypo Real Estate qui pose un problème absolument vital outre-Rhin)
Dans le prolongement des constations observées hier, le patron du Trésor US Paulson évolue également de plus en plus dans le cadre d'une coopération voulue au niveau international, les améliorations étant encore loin de pouvoir se manifester selon ses propos.
Au plan purement statistique, les promesses de ventes dans l'immobilier US ont augmenté de + 7,4 % en août, une donnée assez surprenante après - 3,2 % en juillet.
Comme nous l'avons observé lors des derniers mouvements sur les taux ces derniers mois, il faut attendre un peu que les marchés se stabilisent et 'digèrent' cette baisse concertée de - 0,50 % puisque le Dow Jones a encore connue une fin de séance très volatile. La clôture s'effectue en baisse de - 2,00 % à 9 258,10 points.
***Pour terminer comme hier sur les influences concrètes de la crise du crédit sur l'économie réelle et notamment la consommation, signalons l'enregistrement chez les banquiers de défauts de paiements de plus en plus importants sur les cartes de crédit aux USA alors que les banques sont confrontées par ailleurs a une augmentation de leur coûts de refinancement. Les marges dans le cadre de cette activité 'classique' rencontre une détérioration désormais.
Alors quel bilan du jour ? Face aux constats photographiques du type "période exceptionnelle, moyens exceptionnels" ou "état de choc / thérapie de choc", nous avons observé malheureusement plus ce qui ressemble à la suite d'un feuilleton dans son épisode ..."débuts de pertes de repères, tentatives pour les restaurer... avant la perte de contrôle ?" pour le Dow Jones
→ D'un point de vue technique, force est de constater que les principaux indices ont enfoncé leur droites de support obliques baissières et tel qu'elles avaient été décrites il y a 3 semaines notamment dans :
. ou pour le DAX30 au sein de l'article intitulé
.
Ce type d'obliques comme nous l'observons ensemble depuis le début de cette crise il y a plus d'un an constituent des zones clefs pour des dérapages plus nets. Celles-ci forment désormais des résistances importantes dans le cadre, au mieux, d'un éventuel 'pull-back' haussier (retour haussier) contre. Nous réapprocherons prochainement les éléments précis pour voir ce que peut nous réserver la volatilité qui s'est emparée des places mondiales. Crise financière : les bourses poussées dans leurs retranchements Crise financière : mesures conservatoires contre la panique générale Bourse : les marchés actions cèdent mais ne rompent pas