Inspiré de l’œuvre de Robert Baer (See No Evil), Syriana nous offre une construction scénaristique complexe qui pourrait s’apparenter à celle de Traffic (on ne s’en étonnera pas vu que le réalisateur Stephen Gaghan n’est autre que le scénariste de Traffic). Pour en faire un résumé rapide mais nécessairement fouillé : le Prince Nasir initialement voué à hériter au trône d’un émirat arabe est à l’origine de l’autorisation donnée aux chinois de venir forer le pétrole sur leur territoire (au détriment des américains Connex Oil). Cette société chinoise Killen est rachetée par Connex, fusion qui attirera l’attention du ministère de justice de Washington. Barnes (George) se voit alors confier une ultime mission à la CIA : éliminer Nasir, encombrant au deal américain. Au milieu Matt Damon se retrouve intiment lié avec Nasir (suite accident exceptionnel). Et parallèlement (et oui du scénario multi-personnages pour 1 destin aux finalités communes) un pakistanais viré de la Connex qui terminera ancré dans les armes de la religion extrémiste.
Un des rares films où je vous conseille vivement de lire le synopsis avant son visionnage. Sinon, vous risquez rapidement de décrocher et de vouloir même arrêter tant vous êtes noyés dans un flow incessant de dialogues techniques et un méli-mélo initiatique plutôt maladroit, déconcertant et ésotérique.
Mais si vous réussissez à franchir le pas, effectivement vous vous apercevrez de la richesse du film et de la réussite artistique. C’est fin. Une belle fresque magistralement et progressivement dépecée avec talent – même si un peu trop manichéenne. Politique mais toujours adroit dans le message. C’a en fut certainement plus efficace.
A découvrir 2 fois plutôt qu’une demi.
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C.