Le duo electro-choc avait bien préparé son coup marketing : une symbolique forte (la croix), un look bien étudié, des visuels dynamiques (le fabuleux clip D.A.N.C.E.)
Le pire était à craindre … qu’en est-il vraiment ?
1. Genesis : Bienvenue sur le dancefloor des années 2050. C’est effectivement comme ça que j’imagine les sons de la vie quotidienne à cette échéance. Des sons lourds, métalliques et saturés.
La basse vibre comme il se doit (à bien écouter !). Le petit gimmick funky de guitare arrive à point à 2min20 dans cet univers sombre que nous dresse Justice.
Pour refermer la parenthèse, le groupe nous gratifie d’un piano grandiloquent dont les touches ont dû bien souffrir pour sonner pareillement.
2. Let there be light : Dans la continuité, un beat typiquement electro, qui vient rythmer un espèce de son de modem qu’on aurait tenté de noyer dans sa baignoire. La basse vient structurer cet ensemble improbable, et ça fonctionne. On s’imagine taper du pied en sifflant sa conso (un ‘ti punch pour ma part). Le boîtier ADSL entame son chant du cygne en solo puis la machine redémarre et finit par nous faire entrevoir un joli monde de pixels roses, un peu chiant à mon goût.
3. D.A.N.C.E. : Cinq lettres pour résumer un album bien pensé. Mais aussi un single un peu plus FM, des voix d’enfants/adolescents, et encore une fois des lignes de basse géniales et funky à souhait.
4. New Jack : Les justiciers l’ont compris, pour faire danser les gens sur des beats electro, rien de mieux que des syncopes, et des micro-coupures pour rythmer le tout. Vers 1min40, on entend un son tout droit sorti des haut-parleurs de Roissy-aéroport et nous mène vers l’embarquement.
5. Phantom : Un beat bien lourd, on dirait que l’esprit malin à l’intérieur de l’ordinateur essaye de parler directement à l’auditeur, et le supplie de l’extraire de sa carcasse en plastique.
6. Phantom Pt. II : L’ordi bogue un peu, puis appelle ses potes à la rescousse : de petites lignes agressives de violons, des synthés diaboliques des années 80.
7. Valentine : La chanson précédente se terminait pourtant bien, et laisser présager une piste certes plus calme mais agréable. On se croirait plutôt dans le remake d’une bande-son signée Vladimir Cosma (l’Etudiante…). Beurk.
8. The party : Musique de fin de soirée, du genre, rentrez chez vous les jeunes, il est 6h du mat’, on va ranger. Heureusement, le DJ change d’avis et nous fait un petit rappel.
9. DVNO : Après quelques pistes en demi-teinte, on retrouve la recette qui marche : une voix digne du meilleur David Guetta, un beat entraînant, et surtout une ligne de basse ravageuse. Un single potentiel, si c’est n’est pas d’ailleurs déjà le cas.
10. Stress : Voilà un titre de chanson qui me plaît bien. Qu’on vienne nous dire après cela que la musique adoucit les mœurs. Je pense sincèrement que Justice est venu sampler la musique de fond de la série « Lost » pour conférer à sa chanson cet aspect si angoissant. Une sirène, qui nous fait dire qu’on a oublié de taper les chiffres 4-8-15-16-23-42. Et la conséquence en musique de cet oubli malencontreux…
11. Waters of Nazareth : Le duo est allé un peu fort sur la saturation. Les machines entrent en guerre, de manière assez solennelle d’ailleurs. Ca fait très musique de dessin animé, genre Jayce et ses Monstres-o-plantes.
12. One minute to Midnight : Un peu paresseux en fin d’album Justice ? Peut-être bien…la machine s’essouffle quelque peu. On en a plein les oreilles, mais on est heureux du voyage.
En conclusion, cet album electro d’un nouveau genre fait état d’une grande maîtrise des machines et laisse présager de longues passes effrénées sur les dancefloors. Réussir à mêler des rythmes funky, des beats electro, des parasites et d’autres bruits bien stridents, tient de la prouesse technologique.