Voilà, même les économistes le reconnaissent : nous sommes en fin de cycle, celui commencé dans les années 1770. Celui d’une pensée capitaliste qui voulait fonder le monde et qui y est parvenue avec succès jusqu’en 2003, tirée par la locomotive américaine. Rappelez-vous : 1969, Neil Armstrong, et puis dans les mois qui suivirent les astronautes qui faisaient en direct sur nos télévisions du 4x4 avec leur jeep lunaire, et jouaient au golf autour de la bannière étoilée...
Car c’est bien fini. C’est le principe même qui est en bout de course. Ça ne remet pas l’Amérique intrinsèquement en cause ; simplement, comme il est toujours advenu dans l’histoire, et comme je l’avais écrit dans Défense Nationale précisément lors de l’invasion de l’Irak dans « L’intuition du déclin » en avril 2003, dans « Un monde qui chavire » en juillet 2004, puis de nouveau dans « Le monde selon Rand » en décembre 2006, il nous faut penser un après.
Il ne sert à rien de mettre la globalisation et le libéralisme sous respiration artificielle : ils sont en coma dépassé, ce sont des légumes. Et ce ne sont pas les trous-du-cul qui nous gouvernent, ou ceux qui sont formés par nos grandes écoles et dont Michel Serres disait, dans son discours de réception de René Girard sous la Coupole, tout le mal (ou plutôt le « rien ») qu’il fallait en penser (cité dans « Rand » puis dans mon Sarko l'Américain), qui peuvent nous sortir de là. Puisqu’il faudrait, comme disent les Américains, penser out of the box. Personne n’en est capable aujourd’hui dans les cercles dirigeants d’Occident. Tant pis pour lui. Et pour nous tous. On a les (ir)responsables qu’on mérite.
En attendant le 15 janvier (J-100) L’imposture américaine, chaque jour davantage d’actualité, voici mon dernier article paru ce mois d’octobre, toujours dans Défense Nationale, sur le dernier rapport publié cet été par la Rand Corporation et le Pentagone sur la débâcle occidentale en Orient, la stupidité ontologique de la notion de guerre contre le terrorisme, et surtout l’inutilité totale de l’occupation de l’ Afghanistan (que même le premier ministre canadien vient de reconnaître hier).
Et inutile de s’exciter sur le nom du prochain président américain, celui, qu’il le veuille ou non, qui sera contraint de solder les comptes : qu’il se nomme Obama ou McCain, il faudra l’épeler G.O.R.B.A.T.C.H.E.V.
D’ici là, comme je l’écrivais dans mes vœux de janvier 2008 sur ce blog, il n’est même pas certain que nous finissions l’année en pouvant garder ne serait-ce que nos petites culottes.
On vendra des cartes postaaales…
et aussi des crayons
Car not’ destinée fataaale…
ce s’ra d’vendre des crayons
Comme c’est tri-i-iste