Afin de lui rendre hommage et, par la même occasion, de se souvenir de tous ces résistants de l’ombre qui se sont battus contre l’occupant et qui n’ont jamais connu la gloire de l’après-guerre, Stéphane Levallois, l’auteur de ce livre, a décidé de raconter ce moment d’histoire, la vie de son grand-père dans les années 40, dans le Loir et Cher, en le représentant sous les trait d’un homme sanglier.
Malgré les réticences familiales, Stéphane Levallois incarne son ancêtre un peu à la manière dont l’avait fait Art Spiegelman avec “Maus”, le rendant du coup terriblement imposant et fascinant.
C’est ainsi que l’on découvre le quotidien de cet homme, la vie de cette famille durant la guerre, où les gens étaient presque condamnés à choisir entre les actes de résistance ou la collaboration. Boucher le jour, Bernard fait du trafic la nuit et cache des armes sous les salades de son jardin ; ce qui a de quoi attirer la curiosité de son voisin, le père Marmouset, lui, en revanche, collabo.
Porté par un dessin noir et blanc splendide qui en dit autant que le texte notamment dans la seconde partie, “La résistance du sanglier” est un livre bouleversant, qui amène une atmosphère pesante, créée une tension, un sentiment de peur chez le lecteur de par le danger qui guette en permanence notre grand-père sanglier.
En incluant dans son récit des digressions, des moments fantasmées, Stéphane Levallois apporte une touche de poésie presque surréaliste qui donne un peu plus de force à ce livre graphiquement irréprochable. Un livre qui, espérons-le, n n’est que le début d’une belle carrière pour un auteur assurément en devenir.
[8.5/10]
La résistance du sanglier
Scénario & dessin : Stéphane Levallois
Editeur : futuropolis
120 pages n&b - 23€
parution : août 2008