Minik fait partie
d’une famille d’Inuits qu’a ramené le capitaine Peary à New York, après une de ses fameuses expédition dans l’Antarctique. Nous sommes alors en 1898. Loin de chez eux et inadaptés au conditions
de vie urbaine, ils se fragilisent et finissent par mourir les uns après les autres de la grippe. Seul Minik en réchappe et doit, bien malgré lui, survivre dans une civilisation qui n’est pas la
sienne.
Adapté d’une histoire malheureusement vraie, parfaitement retranscrite par Marzaano, L’histoire de Minik nous plonge au cœur d’un drame humain, celui vécu apr un petit bonhomme arraché malgré lui
au siens et à sa terre et devenu lui et sa famille, objets d’étude scientifique.
Traitée récemment en bande dessinée par Chloé Cruchaudet dans “Groenland Manhattan” (Delcourt, 2008) l’histoire vraie de Minik se révèle ici bouleversante et hautement romanesque au vu du
parcours entrepris par ce petit inuit découvrant son père exposé au musée d’histoire naturelle de New York, se retrouvant lié à une bande de clochards avant de tenter de rejoindre le Grand Nord
et sa terre natale.
Après le splendide “Maître de Ballantrae”, Hippolyte nous régale encore une fois de son dessin superbe, aussi efficace quand il s‘agit de capter les ambiances hivernales new-yorkaises que les
immensités blanches de l’Antarctique.
Un récit qui rappelle, si besoin était, que l’histoire de la colonisation, à travers les siècles, est parsemée de drames humains et que même les populations les plus éloignées de la civilisation
occidentale ont elles aussi été touchées.
[7/10]
Minik (one shot)
Dessin : Hippolyte
Scénario : Marazano
Editeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
64 pages couleurs - 14€
Parution : septembre 2008