Il n’y aura plus de conseil de quartier Saint Jean-Belcier- Carle Vernet-Albert 1er-Sacré Coeur. Alain Moga, le maire du secteur, a en effet décidé que cette dénomination censée n’oublier personne était en fait oubliée par tous. Il faudra donc parler du conseil de Bordeaux Sud.
Pour cette rentrée, la réunion se déroulait dans la nouvelle salle polyvalente du lycée Gustave Eiffel, rue Ferbos. Pour l’occasion, le proviseur Pierre Bihel était présent et il n’a pas effectué le (court) déplacement pour rien. Les riverains étaient en effet très remontés contre ses élèves du lycée qui, depuis l’obligation de fumer en dehors de leur établissement, ont tendance à prendre leurs aises sur les trottoirs, à manger, « même à cracher et fumer des joints ».
Fumer dehors.
Pierre Bihel ne pouvait évidemment pas rester neutre : « Je peux simplement vous dire qu’en ce qui concerne la restauration, depuis que nos travaux sont finis, nous sommes passés de 1100 à 1550 repas ; donc, il y aura moins d’élèves pour manger dehors ; en ce qui concerne le comportement sur la voie publique, je me retourne vers les autorités et les parents. » Jean-Louis David, adjoint au maire, tenta de resituer ces nuisances dans un contexte général bordelais, pour ne pas dire éducatif. La question est plus complexe qu’il n’y paraît et les réponses pas si simple à trouver, à moins d’envoyer la police pour que les élèves arrêtent de fumer (et manger) dans la rue.
Autre sujet sensible levé par Alain Moga lui-même : la prostitution, thème récurrent s’il en est dans le quartier de la gare (comme dans toutes les villes de France et d’ailleurs). Avant même que le débat ait été engagé, l’élu indiqua que le maire, sollicité par des associations, était prêt à revenir sur l’interdiction totale des camionnettes de prostituées « pour les faire revenir dans un petit périmètre dit ”Olano”, de 23 heures à 5 heures du matin ». Alain Moga ne cacha pas que cette décision prise pour éviter la prostitution sauvage ne le satisfaisait guère. Et quand un habitant de la rue des Etables déplora que des prostitués (donc pas seulement des femmes) hantaient les trottoirs, personne ne put vraiment le rassurer. Parmi les sujets sensibles, on évoqua aussi la rue des Douves, dont l’aspect chaotique ne déparerait pas le chemin des Abattoirs, haut lieu de Paris-Roubaix cycliste. Et pour que cette rue, qui sera la seule du quartier à être refaite en 2009, puisse être enfin empruntée par des vélos, le maire a demandé hier matin à Jean-Louis David d’étudier la possibilité d’une piste cyclable.
Dans cet ordre du jour très riche, d’autres informations émergèrent. Par exemple, il reste 30 familles à reloger avant la destruction du bâtiment DE de l’îlot Saint Jean, lequel va passer de 440 à 337 logements. Mais Alain Moga a assuré que ces personnes seraient relogées à Bordeaux même.
Source : http://www.sudouest.com/gironde/actualite/bordeaux/article/380258/mil/3256939.html