Le Curé d’Ars ! ».
A ce moment je ne pense qu’à mon dos et à mes douleurs.
Elle sourit
alors :
« Le dos, ça va venir ; selon la volonté du Père, je peux prendre votre
douleur, mais après vous aurez à témoigner de la guérison du Père ».
la voix de Marthe, semblable à du cristal, paraît venir d’ailleurs, d’un autre
monde. Pendant qu’elle prie, je sens que quelque chose se passe à l’intérieur de
mes vertèbres, une sensation très étrange.
Puis Marthe dit : « Nous allons demander la guérison au Père, je vais prier
pour vous : “Père, c’est Ton enfant, il Te demande la guérison, accorde-lui selon
Ta volonté. Si ce n’est pas Ta volonté, aide-le à porte sa croix” ». Au moment où
elle prononce ces mots, toute la douleur me quitte !
mes problèmes de foi n’ont aucune importance, qu’il faut faire selon mon coeur,
comme je le ressens, mais en n’oubliant jamais la prière et en aidant les autres, en
les remettant sur les rails de la foi pour qu’ils fassent leur propre chemin.
Pendant que Marthe prie en égrenant un chapelet, quelqu’un toque à la
porte, trois fois de suite, et Marthe ne répond pas. Intérieurement je me dis qu’elle
n’a pas entendu, et elle répond à mes pensées : « Si, j’ai très bien entendu mais
l’entretien n’est pas terminé ».
Au cours de ses prières, je ressens quelque chose en moi, une paix, une
grâce m’envahir. Je lui dis que j’ai beaucoup de problèmes avec mes parents et
elle me répond : « Vous êtes là pour les aider à changer, alors pas de culpabilité ».
Après environ vingt minutes d’entretien, elle me dit que je suis guéri et
que je peux partir. Elle ajoute que, dans les difficultés, je peux l’appeler en
pensée, lui parler et qu’elle m’aidera.
En sortant je ne savais plus où j’étais. J’avais très froid, et je ne me
souviens de rien d’autre. L’ami qui m’avait accompagné me raconta par la suite
que je me suis suspendu à la barre d’un échafaudage qui se trouvait dans la cour et
que j’ai dit : « Que c’est bon de ne plus avoir mal ! »
Je n’ai jamais plus eu mal au dos. Depuis, je vais tous les ans dans sa
maison, dans sa chambre, et chaque année je demande la grâce d’aimer et une
autre grâce précise, et chaque fois cela m’est accordé.
Reynald Roussel copyright 2009 les presses du Chatelet