Nous voila à bord du fameux 4×4 soviétique en direction du white lake à 600km à l’ouest de Oulan Bator. A notre plus grande surprise nous quittons la capitale Mongole sur un magnifique ruban de bitume. Le rêve est de courte durée, après 30km la route devient une piste chaotique. La voiture nous chahute dans tous les sens, d’autant que le confort de l’engin est plus que sommaire. Les banquettes sont d’époque, il n’y a pas de ceinture, et le seul accessoire de confort est le molleton au plafond qui ne s’avère absolument pas superflu.
Après 6 heures de pistes nous faisons halte pour la nuit à Karakorum, l’ancienne capitale historique Mongole. Au menu ce soir, soupe au gras de mouton. Le lendemain nous visitons le temple bouddhiste Erden Zuu. La brume du petit matin lui accroit son mysticisme. Nous reprenons la route. Au déjeuner, soupe au gras de mouton. Les paysages défilent, et sont magnifiques. Le soir nous arrivons à Tsetserleg, le menu ne change pas, l’overdose n’est pas loin. Après cette nouvelle nuit en yurt, nous reprenons la route. La soupe au gras de mouton du midi ne passe plus. Nathalie explose, et se contente des biscuits que nous avions mis de coté en cas de coup dur. Nous arrivons en fin d’après midi dans le Parc National de Khokh Serkh sur les bords du lac Terkhiin Tsagaan Nuur également appelé White Lake. Nous prenons possessions de notre Ger que nous nous empressons de chauffer avec un feu. Bien que le temps soit parfait, nous sommes tout de même à 2000 mètre d’altitude et les nuits sont fraiches.
Le lendemain matin, nous quittons le camps à pied pour rejoindre l’autre extrémité du lac. Trente kilomètres nous en séparent. Nous sommes content de nous retrouver enfin seuls, et surtout de pouvoir nous faire à manger. On s’est même acheté une bouteille de ketchup pour rendre le riz un peu moins blanc. Les étendus, les couleurs, le soleil, la faune, sont aux rendez-vous au delà de notre imagination. Nous posons le camp à 18h, non mécontent d’arriver. Les sacs se faisaient largement sentir sur nos petites épaules. Les macaronis avalées, nous ne trainons pas dehors, et nous nous glissons rapidement dans nos duvets.
A 6 heures nous sommes debout et habillés, soit trente secondes, après le réveil. C’est l’avantage de dormir habille. A 7heures nous sommes en route, la noirceur de la nuit commence à pâlir. Nous avançons plein Est, le spectacle est grandiose.
A 14heures nous sommes à la Ger. Un retour rapide malgré la traversée de nombreux troupeaux de yack dont l’un est un peu plus hostile et composé de beaucoup de malles. On a bien failli rester sur place, Nathalie ne voulait plus avancer tétanisée de peur. On a fini par passer les poches pleines de cailloux. Ce retour nous a éreinté, nous passons le reste de l’après midi au ralenti.
Pendant, les 2 jours qui suivent nous retournons vers Oulan Bator et nous reprenons le même régime alimentaire qu’à l’aller. Parfois le repas est agrémenté d’un bol d’airag, du lait de jument fermenté. Le gout est à mis chemin entre une bière chaude et du lait caillé avec un arrière gout de vomit de bébé. Cette fois nous avons vraiment mérité notre diner au bistrot français d’autant que 3 heures avant d’arriver sur Oulan Bator, une tempête de neige s’abat sur nous et transforme les pistes en patinoire bosselée. Le retour est épique.
Notre premier plaisir en arrivant est de réserver une table en français. Le lieu, et la bouffe ne démentent pas à leur réputation. Nous passons une excellente et luxueuse soirée. Chateaubriand saignant avec des frites bordel, Madiran 2004, mousse au chocolat et profiteroles sont menus. C’est avec émotions que nous vous avons remercier en trinquant à votre santé Nico et Nath. Merci pour ce fil tendu à l’autre bout du monde.
Nous sommes fin prêt pour reprendre le transsibérien demain et affronter la chine.